Depuis la mise en service du tramway, en 2001, les rues situées autour de son parcours ont perdu peu à peu la diversité de leur offre commerciale, principalement au profit d’agences bancaires ou de spécialistes du travail temporaire.
Pour lutter contre ce phénomène, la ville de Bordeaux a mis en place en juillet 2008 un système de préemption des locaux commerciaux mis à la vente au sein de son centre historique afin de maitriser l’activité qui y sera installée.
Une agglo suréquipée – Ce dispositif n’a pas empêché l’offre commerciale de se développer principalement autour de 8 hypermarchés dotés de galeries commerciales : une étude montre que les 2/3 des 325.000 m2 autorisés entre 2002 et 2009 concernent des commerces de plus de 300 m2.
Ces derniers dépassent le million de mètres carrés de surface de vente cumulée dans l’agglomération.
Or, la CU bat déjà des records, avec 1.207 m2 pour 1.000 habitants, quand la moyenne nationale est à 0,5 m2 par habitant, et que Toulouse est à 1.088 m2 et Nantes à 1.051 m2.
Cette dynamique étant constante, du fait de projets urbanistiques importants (+ 50 000 logements, passage à un million d’habitants d’ici 2030), la communauté urbaine de Bordeaux s’est emparée du sujet en 2007.
Ainsi, en 2009 et 2010, les différentes entités concernées (Etat, département, communes, chambre de commerce, chambre de métiers, etc.) ont été consultées dans l’objectif d’élaborer un document qui assure une maîtrise du développement commercial en périphérie et facilite le maintien en centre ville d’un large éventail de commerces de proximité.
Gel des hypermarchés dotés de galeries commerciales – Pour ce faire, la charte d’urbanisme commercial, adoptée à l’unanimité le 11 février 2011, recommande:
- le gel des projets importants dans les centres commerciaux existants ou hors des futurs pôles d’attractivité d’agglomération,
- de favoriser l’organisation de pôles intermédiaires de moins de 5.000 m2,
- et enfin de limiter à 2.500 m2 les pôles de proximité en centre ville, afin qu’ils ne puissent pas concurrencer les commerces spécialisés (boulangerie, boucherie, cordonnier, etc.).
Pour ce faire, la charte préconise notamment le développement de périmètres de préemption « sur les centralités urbaines les plus sensibles » et des opérations de soutien au commerce de proximité appuyées par la démarche FISAC.
Ce document se veut aussi une aide à la décision pour les maires et les membres de la CDEC.
La charte, qui n’est pas juridiquement opposable à ce jour, doit en outre être transposée dans les futurs SCOT et PLU, dont la révision arrive à son terme cette année.
L’objectif affiché est de retomber d’ici 5 ans à un taux d’équipement de 1.000 m2 pour 1.000 habitants. Un but que les promoteurs ont anticipé : 14 des 17 CDEC réunies depuis janvier 2010 ont étudié des projets de plus de 300 m2 concernant le territoire de la CU de Bordeaux.
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