C’est le plus grand projet du genre jamais mené par des écoliers en France. Début mars, trois classes de l’école Champollion et du collège Saint-François, à Dijon, ont planté leurs premiers arbres et leurs premières futaies. Objectif : conduire la réhabilitation écologique d’une parcelle de l’ancienne station d’épuration de Dijon-Longvic, soit quatre hectares, dans le cadre d’un projet d’éducation bénéficiant du label interministériel « À l’école de la forêt ».
« Les trois collectifs que nous avons choisis doivent permettre, avec la haie forestière, de favoriser le maintien de la biodiversité, qui s’érode dans nos forêts, gérées de manière intensive », précise Jean-Noël Cabassy, membre fondateur de l’association Forestiers du monde, qui conduit ce projet.
Pour mener à bien cette opération, une convention entre le Syndicat mixte du Dijonnais (SMD), la Lyonnaise des Eaux et l’association a été signée en avril 2007. Elle arrête le rôle de chacune des parties : la Lyonnaise des Eaux a effectué l’ensemble des travaux de préparation du terrain, qui inclut la déconstruction des anciens bâtiments. Le SMD a validé le choix des écoles élémentaires retenues pour participer au projet. Forestiers du Monde, enfin, a pris à sa charge l’achat du matériel et des plants, la conception du projet pédagogique puis, par la suite, l’entretien du site réhabilité.
« Le site doit être considéré comme un support d’expérimentation pour la restauration et la mise en valeur de la biodiversité, au regard du changement climatique », détaille Jean-Noël Cabassy. Outre le hêtre et le chêne pubescent, qui font effectivement partie des essences locales observées en Bourgogne, le porteur de ce projet a choisi d’implanter une pinède chaude, habituellement typique du pourtour méditerranéen, afin d’observer sa capacité d’adaptation au climat continental, au regard des évolutions climatiques.
Le projet a séduit l’université de Bourgogne, qui s’y est associé, pour le décliner sur le campus. Un terrain d’un hectare pourrait être colonisé avec, non pas trois collectifs, mais neuf, sélectionnés par Forestiers du monde. « Le laboratoire de biologie végétale pourrait ainsi l’utiliser comme support pédagogique pour les étudiants », souligne Philippe Amiotte-Suchet, conseiller auprès de la présidente en matière d’environnement et de développement durable.