Le 21 septembre 2017, le Premier ministre Edouard Philippe rencontrait les acteurs de la lutte contre la pauvreté à Matignon. En leur présence, il est revenu sur l’ “affaire” des contrats aidés.
Edouard Philippe a alors confirmé que seulement 200 000 contrats aidés seraient budgétés dans le PLF 2018, contre 320 000 en 2017, et 460 000 en 2016. La philosophie est d’avoir « moins de contrats aidés de meilleure qualité que beaucoup de mauvaise qualité », résumait après l’entretien Patrick Doutreligne, le président de l’Uniopss.
Lutte contre la pauvreté et l’exclusion : nous aiderons les associations à embaucher davantage en diminuant le coût du travail. pic.twitter.com/6ae3xB53t1
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 21 septembre 2017
“Contrats aidants”
Patrick Doutreligne réfute l’argument de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et du Premier ministre concernant le peu d’employabilité des personnes à l’issue de leur contrat aidés. Il met en avant que les associations prennent en priorité les personnes les plus en difficulté et donc loin de l’emploi. Ce dispositif leur permet donc de remettre le pied à l’étrier, ce qui est déjà un pas important. « Nous préférerions parler de “contrats aidants” plutôt qu’aidés car ils aident les personnes avant les structures », souligne le président de l’Uniopss.
« Dire que ce sont des subventions déguisées, ce n’est pas normal, déplore-t-il par ailleurs. Les subventions ont été supprimées aux associations par l’Etat et les collectivités locales, il fallait donc soit arrêter les activités mises en place soit passer par d’autres dispositifs, comme les contrats aidés. »
D’autant plus que, comme les collectivités territoriales, les associations ont été fortement encouragées à prendre des emplois aidés ces dernières années, rappelle Thierry d’Aboville, secrétaire général de l’ADMR (fédération de services à domicile).
Les associations rejettent les arguments gouvernementaux
« Nous sommes dans un secteur qui a des difficultés à recruter. Les contrats aidés permettent d’avoir du personnel, certes qu’il faut former. Mais la formation nous coûte cher donc on a intérêt à garder les personnes à la fin de leur contrat, et on le fait », assure Marie-Josée Daguin, la présidente nationale de l’ADMR. Responsable également de la fédération des Hautes-Pyrénées, elle s’inquiète : dans son département, 59 contrats aidés risquent de ne pas être reconduits d’ici la fin de 2017.
Certains postes pourraient être transformés en CDI mais pas tous. « Augmenter le reste à charge pour nos clients est impossible, nous risquons donc de quitter certains territoires », déclare Thierry d’Aboville.