Le rapport de la CRC porte sur 2004-2009, la période 2004-mars 2008 étant couverte par le mandat du maire Michel Thiollière (UMP). Son successeur s’est livré à un lourd réquisitoire sur la base du rapport faisant état “des dépenses qui évoluent à un rythme de 1,5 par rapport aux recettes”, de “la capacité d’autofinancement théorique dégradée en 2005-2006”, et de la chute de l’épargne nette dans le budget principal de 12,3 millions d’euros en 2004 à 2,7 millions en 2007. “Sans politique vigoureuse de redressement après 2008, l’équilibre budgétaire était bien menacé à court terme et la mise sous tutelle de la ville inéluctable”, estime Maurice Vincent (PS).
Le maire actuel pointe également “la dette brute agrégée passée de 389 millions d’euros en 2004 à 410 millions en 2008” pour dénoncer les propos de son prédécesseur sur une non-agravation de la dette. Il note aussi “la dérive monumentale de la dette de Saint-Etienne Métropole, de 50 millions à 300 millions d’euros dans la même période”.
Enfin, un morceau de choix est réservé à la gestion spéculative de la dette et le recours aux prêts toxiques auprès de la Deutsch Bank (à un taux d’intérêt actuel de 24%) et de la Royal Bank of Scotland, qui fait l’objet d’une action en justice que la Gazette a évoquée.
Commentaire de la CRC : c’est “un mauvais exemple de gestion des deniers publics dans des conditions hors normes qui font peser sur la ville des risques disproportionnés”.
Le maire de Saint-Etienne condamne aussi le fait qu’au total un milliard d’euros d’opérations financières ait été engagé “sans que le conseil municipal soit précisément informé”. Si depuis 2008 des mesures ont été prises pour assainir la dette toxique, Maurice Vincent a demandé à rencontrer la ministre des Finances et de l’Economie pour tirer les enseignements du rapport de la CRC.
Objectif: créer une “structure de défaisance”, financer par les banques, pour assainir la situation.
Cet article est en relation avec le dossier
Thèmes abordés
Régions