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[Opinion] Politiques culturelles

Pour des politiques culturelles plus émancipatrices

Publié le 09/05/2017 • Par Auteur associé • dans : France, Opinions

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Les problématiques d'éducation artistique et culturelle (EAC) concentrent tous les ingrédients d'une démocratisation réelle, dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle reste insuffisante. Pour les acteurs territoriaux, les options prises par les décideurs doivent se prendre à l'aune de l'émancipation par la culture.

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Arnaud Morel

Arnaud Morel

directeur de l'école de musique et de théâtre de Morsang-sur-Orge et administrateur de la Cofac

Au cœur des politiques culturelles figure aujourd’hui l’éducation artistique et culturelle (EAC). Pour des publics novices dans les pratiques artistiques et culturelles, c’est effectivement une politique qui pourrait lutter efficacement contre le divertissement dit « culturel » (qui n’est en réalité que l’économie d’une industrie produisant des biens de consommation de valeur culturelle fort discutable).

Double peine pour les acteurs culturels

Or depuis près de 30 ans, nous assistons à l’échec grandissant des politiques dites de démocratisation culturelle :

  • les publics empĂŞchĂ©s demeurent largement exclus des Ă©quipements culturels ;
  • les projets artistiques et/ou pĂ©dagogiques dĂ©localisĂ©s de diffusion ou sensibilisation s’adressent trop souvent Ă  des publics de niche ;
  • les dispositifs financiers et logistiques dĂ©veloppĂ©s par les pouvoirs publics prennent valeur d’institutions et excluent tout acteur qui ne cadre pas avec la lĂ©gistique.

Consécutivement, cet échec se traduit par une double peine pour les acteurs culturels sur leur territoire de rayonnement, qui doivent élaborer, à partir de critères déconnectés de la réalité, des projets bancals… au risque de les rendre « hors sol » et donc inefficaces ; ou bien faire porter la charge de projets pertinents uniquement aux financeurs locaux, les collectivités territoriales de plus en plus exsangues financièrement… au risque de faire avorter leurs politiques culturelles !

ConsidĂ©ration portĂ©e Ă  l’autre

Dans ces conditions, qu’en  est-il de l’EAC ? La dĂ©mocratisation culturelle ne se dĂ©crète pas par divers dispositifs institutionnels, par ailleurs plus ou moins louables (trop souvent gourmands financièrement), mais reprĂ©sente un enjeu fondamental de dĂ©mocratie culturelle. La diffĂ©rence majeure rĂ©side dans la considĂ©ration concrète et effective que l’on va porter Ă  l’autre dans tous les processus de crĂ©ation artistique et de pratiques culturelles, aussi bien dans les phases d’élaboration des projets que dans l’acceptation consĂ©cutive de ce qui dĂ©finit l’altĂ©ritĂ© : la diversitĂ© c’est-Ă -dire tout ce qui est diffĂ©rent et de ce fait enrichissant par nature.

Une telle conception de l’ingénierie et de l’action culturelle est alors fortement inclusive, mais elle dérange des organes de gouvernance très hiérarchisés et dans lesquels la décision est prise « en haut ».

Décrochage entre acteurs et décisionnaires

Car l’une des causes essentielles de l’échec des politiques de démocratisation culturelle depuis 30 ans réside bien dans ce décrochage entre acteurs et décisionnaires. Sur le terrain, l’EAC est bien une manière spécifique de faire et agir, ensemble, entre sachant et apprenti, entre prestataire et usager, entre artiste et citoyen.

Partant du postulat que sensibiliser, c’est rendre accessible, perceptible et compréhensible l’œuvre d’art ou la démarche d’artiste, vulgariser est nécessaire pour favoriser l’échange et le débat, c’est-à-dire l’appropriation par autrui ; l’autre élément de la réussite des projets d’EAC étant de favoriser systématiquement la motivation du public, pour provoquer son adhésion.

A la lumière de ces deux objectifs prioritaires, s’approprier et adhérer, on comprend alors aisément que l’EAC est une démarche qualitative, avant tout pédagogique et de transmission (qui exige compétences et expérience), et à tous les niveaux.

Ce qui manque aujourd’hui aux acteurs culturels et aux collectivités territoriales, c’est une marque avérée de respect et de valorisation de leur pédagogie : des moyens financiers à la hauteur du caractère inclusif de leurs politiques culturelles sur le plan social et sociétal certes, mais avant tout une « légistique » qui attribue un réel pouvoir décisionnel aux collectivités et acteurs territoriaux et à la société civile organisée.

Propositions de remèdes

Voici quels seraient les problématiques et des remèdes possibles :

  • l’accès aux infrastructures : s’agit d’ accepter d’intĂ©grer toutes les « contraintes » de mouvement des publics dits empĂŞchĂ©s dès la conception d’équipements, accepter d’intĂ©grer Ă  tout Ă©quipement culturel des lieux de convivialitĂ© ouverts sur la citĂ©  ;
  • des tarifs accessibles  : il faut accepter d’élaborer des politiques tarifaires qui soient rĂ©ellement dĂ©mocratiques (accès gratuits aux musĂ©es, des places de qualitĂ© au spectacle Ă  prix bas et pas seulement en dernière minute pour remplir les salles) ;
  • des cultures diversifiĂ©es :  en acceptant de valoriser et diffuser la plus grande variĂ©tĂ© d’usages et patrimoines culturels sans en hiĂ©rarchiser l’importance (mais en instruisant toujours l’historique des cultures et de leur mĂ©tissage) ;
  • une EAC pour tous : en  acceptant de rĂ©former les programmes scolaires pour y inclure des apprentissages artistiques et pratiques culturelles de qualitĂ© et Ă  part Ă©gale avec les enseignements dits « fondamentaux » (action culturelle), accepter de mettre en Ĺ“uvre une vie artistique et culturelle au cĹ“ur des Ă©tablissements de l’Education nationale dès la maternelle (diffusion artistique), et, surtout, accepter de favoriser un Ă©panouissement Ă©mancipateur de chaque enfant (et non un formatage obstinĂ© et sĂ©lectif) au travers d’activitĂ©s d’expression et d’autonomie (crĂ©ation et Ă©ducation) ; ,
  • la place des artistes dans la citĂ© : en dĂ©veloppant des projets de citoyennetĂ© et d’amĂ©nagement territorial qui s’articulent autour de la vie culturelle et plus seulement autour de la vie Ă©conomique ;
  • l’ouverture de perspectives professionnelles : en reconnaissant la très forte valeur ajoutĂ©e des artistes interprètes et pĂ©dagogues pour « faire sociĂ©tĂ© » et dĂ©fendre des perspectives de carrière pour ces citoyens hors normes particulièrement investis dans un avenir plus harmonieux pour notre pays et nous-mĂŞme.

Est-ce un prix si cher à payer pour offrir à nos enfants un environnement  créatif et favorable à leur plein épanouissement  ? Est-ce un investissement trop cher pour bâtir une société inclusive et solidaire ?

Qu’attendons-nous ?

Force est de constater « l’affaissement de l’ambition politique dans ce domaine […] par un nombre non négligeable de collectivités » : comme le conclut l’Observatoire des politiques culturelles dans sa note de conjoncture de janvier 2017, « la culture n’a plus la même évidence dans les politiques territoriales ».

Bertholt Brecht écrivait : « Tous les arts contribuent au plus grand de tous les arts, l’art de vivre »… Qu’attendons-nous ?

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