Un récent article du « Parisien » vient d’attirer l’attention du « petit monde » de la fonction publique territoriale, dans un contexte pourtant très porteur en surenchères antifonctionnaires, comme c’est malheureusement le cas lors de chaque campagne électorale pour la présidence de la République.
Néanmoins, cette fois aucun candidat n’est à « incriminer »! Cet article se contente, en effet, d’annoncer que madame la maire d’Auvers-sur-Oise vient de faire délibérer son conseil municipal afin de supprimer du tableau des effectifs de sa commune les emplois de directeur général des services (DGS) et de directeur des services techniques (DST).
Au cœur de cette paisible cité, qui doit sa célébrité à Vincent Van Gogh et aux peintres impressionnistes, nous sommes loin d’imaginer que l’édile en charge des destinées de la commune cherche, par là même, de nouvelles retombées médiatiques!
Dans un passé récent, lors d’un précédent mandat, Auvers-sur-Oise avait déjà été précurseur avec le premier partenariat public-privé signé au titre d’une collectivité territoriale, sans pour autant faire « le buzz ».
Assaut de populisme
Non, rien de cela! En fait, par ces « économies de gestion », la maire fait plutôt assaut de populisme en promettant à ses administrés que les sommes ainsi économisées seront consacrées à de nouveaux investissements!
Populisme, encore, que de laisser croire, au sein d’une commune touristique de plus de 7000 habitants, avec un exécutif qui a déjà « épuisé » trois DGS en trois ans, que les équipes administratives et techniques puissent être pilotées sans encadrant et que les politiques publiques, légitimement arrêtées par les élus, puissent être mises en œuvre sans recours à la qualification des cadres territoriaux.
Cet épisode, hélas, n’est pas un cas isolé. Il nous revient, de temps à autre, l’exemple de telle ou telle collectivité, où le premier magistrat, souvent expérimenté, voire même ancien fonctionnaire, estime utile de se passer de cadres de direction au sein de sa collectivité, avec des résultats pour le moins incertains.
Postures jusqu’au-boutistes
Au-delà du côté anecdotique de ces postures jusqu’au-boutistes, il serait imprudent de ne pas entendre ces messages simplistes qui voudraient que l’élu local, quelles que soient ses compétences, et puisque légitimé par le suffrage universel, puisse sans risque devenir le « maire – directeur général » de sa collectivité!
Faut-il le rappeler, cet élu local, dans la plénitude de ses fonctions, peut assimiler son mandat à l’exercice d’un métier, au sens le plus noble du terme. Pour autant, ce ne sera jamais une profession!
Injure aux milliers d’élus locaux
L’oublier, c’est aussi faire injure aux milliers d’élus locaux qui remplissent parfaitement leurs fonctions et qui subissent déjà -très injustement- l’opprobre jetée, à un autre niveau, sur l’ensemble du monde politique.
Espérons que de telles gesticulations, qui peuvent aussi sous-entendre des difficultés à manager, ne deviennent pas le prétexte à des surenchères que les dures réalités rencontrées par le bloc local ne sauraient justifier.
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