Des odeurs désagréables, une prolifération de mouches : la mise en route de l’unité de méthanisation Amétyst, construite par l’agglomération de Montpellier dans le quartier Garosud, à Montpellier, provoque l’exaspération des riverains.
D’une capacité de 203.000 t/an, cette unité, la plus importante de ce type en France, a été inaugurée en juillet 2008. Après une phase de montée en puissance, elle traite, depuis début décembre, la totalité des déchets ménagers produits par l’agglomération, au rythme de 450 t par jour.
Si son fonctionnement général est jugé satisfaisant, ses responsables admettent que l’objectif «zéro nuisances olfactives» inscrit dans le cahier des charges n’est pas encore atteint.
L’agglomération et le constructeur de l’usine, Vinci Environnement, ont donc décidé d’investir 3,4 millions d’euros (soit 5% du coût initial de l’usine) dans un programme de travaux visant à capter les émissions olfactives résiduelles et à limiter la prolifération des mouches. «Nous avons identifié trois zones qui sont à l’origine de nuisances olfactives, commente Karl Abraham, directeur adjoint du service de prévention et de gestion des déchets de Montpellier agglomération. Nous allons les rendre étanches, de sorte que tout l’air capté dans l’usine soit extrait par la cheminée équipée de biofiltres.»
Phase de réglage
Une annonce accueillie avec circonspection par les riverains. «Nous ne faisons pas de procès d’intention, indique François Vasquez, porte-parole de l’Association des riverains de Garosud. Nous attendrons la fin des travaux, annoncée pour fin juin. Mais il faudra alors que les nuisances cessent. En construisant une usine surdimensionnée, expérimentale et en ville, les responsables savaient qu’ils n’avaient pas droit à l’erreur. S’ils n’y arrivent pas à la faire fonctionner correctement, il faudra qu’ils en tirent les conséquences. L’entêtement serait coupable.»
L’agglomération estime pour sa part que l’usine, après cinq mois de fonctionnement en vraie grandeur, est encore en phase de réglage. «Seul le retour d’expérience permet d’ajuster une installation de ce type, observe Karl Abraham. Nous avions prévu que la mise au point serait terminée avant l’été. Il faudra attendre quelques mois de plus pour avoir une validation définitive des performances de l’usine. Mais ce sera avant la fin de l’année.»