On les appelle les « enfants du djihad ». Si on ne connaît que peu de chose de leur vie quotidienne dans des zones dominées par Daech ou Al-Qaida, on sait en revanche qu’ils seraient environ 400. La moitié a moins de 5 ans, le tiers serait né sur place.
Première évidence : tôt ou tard, ces mineurs – dont beaucoup ont été amenés en Irak et en Syrie par leurs parents – vont rentrer en France, notamment à cause de l’affaiblissement des groupes terroristes. Deuxième évidence : à leur retour, ils seront majoritairement (80 %) placés à l’aide sociale à l’enfance (1), comme l’a récemment rappelé à la Gazette la ministre en charge des familles, Laurence Rossignol.
Le durcissement de la politique pénale en direction des « revenants » et le placement des femmes en détention provisoire, aujourd’hui quasi systématique, contribuent à cette situation. Au titre de la protection de l’enfance (2), ce sera donc aux départements d’assumer l’accueil de ces enfants dont les parents seront emprisonnés dès qu’ils auront posé le pied sur le sol français.
Une clé de répartition
Pour le moment, seuls deux départements ont commencé à assumer cette mission inédite : la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne. Deux départements qui ont la particularité d’avoir dans leur ressort judiciaire les zones aéroportuaires de Roissy et d’Orly, où débarquent les familles. Entre les mois de septembre et décembre 2016, une vingtaine d’enfants ont déjà été accueillis par les services de la ...
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Les "enfants du djihad" : comment faire face à leur retour ?
Sommaire du dossier
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