Deux ans après les attentats de janvier, quel bilan tirez-vous de la politique de prévention de la radicalisation ?
Nous sortons aujourd’hui d’une première phase, celle de mise en place de cette politique publique qui, je vous le rappelle, a vu le jour avant les attentats, qui ont mis le corps social dans un état de sidération.
Sur le terrain, les agents de l’Etat comme ceux des collectivités territoriales ont désormais réussi à intégrer la prévention de la radicalisation dans leurs modes d’action. Il y a une vraie mobilisation et je m’en félicite.
Nous allons maintenant poursuivre la prise en charge des personnes qui, selon les objectifs fixés par le gouvernement, doit doubler en deux ans. Nous étions à 1600 personnes et 800 familles en mai 2016. Nous en sommes aujourd’hui à 2400 personnes et 1000 familles.
Pour ce faire, nous allons nous appuyer sur les grands réseaux associatifs dans les secteurs de la prévention spécialisée (CNLAPS), des missions locales (CNML et UNML) mais aussi les maisons d’adolescents (ANMDA), les écoles des parents (FNEPE), les Points Ecoute Jeunes, la Fédération française de psychiatrie et bien sûr les élus locaux (France Urbaine).
La politique de déradicalisation fait l’objet d’une vive polémique depuis plusieurs mois. Certains, comme la sénatrice (EELV) Esther Benbassa, qui pilote une mission d’information au Sénat, n’hésitent pas à parler de « fiasco » et de « bricolage ». Comment réagissez-vous ?
Je comprends totalement l’inquiétude et les interrogations provoquées par les choix actuels de certains intervenants avec lesquels nous avons travaillé dans le passé, et notamment la coopération avec un repenti, mise en valeur au moment de la commémoration de Charlie hebdo et de l’hyper casher . Mais la réalité d’aujourd’hui est bien différente, car ...
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