Le sénateur (NI) Jean-Louis Masson et la députée (UMP) Marie-Jo Zimmerman ont dénoncé le 12 mai un «charcutage scandaleux» des circonscriptions dans la ville de Metz orchestré selon eux par l’UMP François Grosdidier, élu des cantons voisins, qui qualifie ces accusations d’«affabulations».
Dans le cadre du projet de redécoupage mené par le secrétaire d’Etat aux Collectivités Alain Marleix, la Moselle, dont la circonscription de la socialiste Aurélie Filippetti est amenée à disparaitre pour des raisons démographiques, devait être redécoupée au niveau de la ville de Metz et donc modifier notamment les terres d’élections des élus de la majorité François Grosdidier et Marie-Jo Zimmerman.
«Pour le découpage des nouvelles circonscriptions législatives en Moselle, un consensus se dégageait à droite comme à gauche, en faveur d’une solution de bon sens respectant la cohérence territoriale et les bassins de vie. (Or) M. Grosdidier vient d’obtenir un charcutage scandaleux des circonscriptions à l’intérieur de la ville de Metz», dénonce la députée dans une lettre au président du groupe UMP à l’Assemblée, Jean-François Copé.
«Le canton de Metz 1 (canton de gauche dont l’élu est le maire socialiste de Metz) est transféré de sa circonscription à la mienne. En échange, M. Grosidier prend dans la mienne, les bureaux de vote les plus à droite du canton de Metz 3 (environ 16 000 habitants)», ajoute-t-elle.
Jean-Louis Masson, ancien député de Metz III, déplore lui aussi des «tripatouillages» et un «charcutage effectué au mépris de toute cohérence géographique».
Délire et fantasmagorie
«C’est complètement délirant, c’est de la fantasmagorie de la part de Jean-Louis Masson, se défend François Grosdidier, j’étais très occupé par les problèmes locaux et je n’ai pas eu le temps de m’occuper du dossier du redécoupage. La solution retenue est celle que Jean-Louis Masson a lui-même négocié pour pouvoir l’attaquer ensuite.»
Le député de la Moselle affirme n’avoir eu connaissance du projet en cours que par le communiqué du sénateur non-inscrit. «Je ne suis pas surpris par cette démarche, le contexte local est très difficile depuis que Jean-Louis Masson a été exclu du RPR. Il présente notamment à chaque élection des candidats dissidents contre moi», explique François Grosdidier.
Ce dernier n’est d’ailleurs pas satisfait du découpage tel que Marie-Jo Zimmerman et Jean-Louis Masson le présente : «Ce n’est pas du tout ce que je proposais. La seule chose que je demandais était de bouger le moins possible les limites de ma circonscription.» Le député critique aussi les déséquilibres démographiques que créeraient la solution présentée par le sénateur et son ancienne suppléante.
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