Quelque 300 participants ont bravé les grèves des transports à Paris pour assister les 18 et 19 octobre à la 6ème édition du colloque « Trip 2010 (Territoires et réseaux d’initiatives publiques) organisé par l’Avicca (Association des Villes et collectivités pour les communications électroniques et l’audiovisuel).
Pourquoi avoir invité le premier secrétaire de l’ambassade d’Australie en France à présenter le projet de son pays en matière de déploiement du très haut débit ?
Nous voulons montrer qu’il y a d’autres voies que celle choisie par l’Etat français. En investissant dans une infrastructure en fibre optique le gouvernement australien a fait un choix politique ambitieux qui a même été un enjeu des dernières élections dans ce pays. Notre pays a décidé de privilégier la concurrence par les infrastructures et non par les services comme en Australie. Pourtant, l’Etat, actionnaire de France Télécom, pourrait utiliser l’infrastructure cuivre existante et ses ressources pour financer le nouveau réseau.
N’est-il pas trop tard pour envisager la séparation du réseau cuivre ?
Nous raisonnons sur des horizons de 15 et 20 ans pour fibrer le pays, les règles ont encore le temps d’être corrigées ! Mais il faut être pragmatique, dans un paysage institutionnel à peine stabilisé, nous sommes prêts à coopérer. Les RIP ont développé une expertise qui sera utile pour évaluer les modèles proposés. C’est pourquoi il est de notre intérêt de lancer des projets même si le cadre actuel ne nous convient pas.
Vous avez lancé l’idée d’un Groupe d’intérêt économique, qu’elle en serait la finalité ?
Cette proposition s’inspire du modèle mis en place par les banquiers pour la carte bancaire. Il est urgent de mettre en place un système d’information commun pour gérer les milliers puis les millions d’abonnés qui choisiront de se raccorder à la fibre optique. Des discussions bilatérales existent entre grands opérateurs, mais nos partenaires, les opérateurs d’opérateurs, n’y participent pas. Cette harmonisation pourrait faciliter l’arrivée des fournisseurs d’accès nationaux sur les réseaux FTTH d’initiatives publiques.