«Depuis l’enquête effectuée entre 2003 et 2005 (1) par le centre européen pour le droit des Roms, la situation des Tsiganes au regard des discriminations s’est sensiblement dégradée en France», déclare Lanna Hollo, consultante en droit de l’Homme.
Chargée de remettre en juin prochain à la commission européenne une étude sur l’impact de la lutte contre les discriminations, elle a présenté ses premières constatations le 27 mai dernier lors d’un colloque organisé par la Ligue des droits de l’Homme et la mairie de Lyon.
Passant au crible du droit européen les pratiques des collectivités et des services de l’Etat, la chercheuse brosse un tableau contrasté selon les communes des facteurs limitant l’accès des gens du voyage aux services publics dans les domaines des conditions d’habitat, de la scolarisation et du travail.
L’évolution de la situation des femmes occupe aussi une grande place particulière dans cette étude.
Sujets conflictuels
«Certains textes nouveaux comme la loi de prévention de la délinquance ont encore durci les possibilités de stationnement, tandis qu’une meilleur organisation des voyageurs eux-mêmes facilitent les relations avec certaines collectivités», nuance Lanna Hollo en constatant que l’acquisition et la viabilisation de terrains par des voyageurs reste un sujet très conflictuel.
«L’apparition d’organisations politiques tsiganes (2) indépendantes des institutions religieuses et des associations spécialisées représente un facteur nouveau qui peut permettre une meilleur prise en compte des revendications des intéressés par les autorités», constate-t-elle.
(1) Rapport 2005 du Centre européen pour les droits des Roms
(2) Texte baptisé décalogue remis à l’Assemblée nationale par les principales organisations tsiganes le 8 avril 2009
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