Pour la première fois, le congrès de l’Union des maires de Dordogne, réuni à Boulazac (Dordogne) le 24 septembre 2010, a accueilli le président du conseil régional d’Aquitaine Alain Rousset qui, dans un discours volontiers provocateur, a préconisé une vraie réforme de l’Etat avec la disparition, notamment, des sous-préfectures où se trouvent «des fonctionnaires qui « s’occupent de compétences déjà transférées aux collectivités». «A la place, ils feraient mieux de se concentrer sur les missions régaliennes de l’Etat», a-t-il poursuvi appelant les maires à se «prendre en mains».
«Vision urbaine»
Préoccupés par le projet de loi de réforme territoriale – que les députés adopteront solennellement le 28 septembre 2010- et, par l’obligation de repenser la carte de l’intercommunalité dans un département très morcellé (54 EPCI, dont 28 avec moins de 5.000 habitants), les maires ont accueilli les déclarations d’Alain Rousset avec scepticisme, nombreux à dénoncer une «vision urbaine».
Ainsi, pour Philippe Lagarde, maire des Eyzies-de-Tayac-Sireuil, «le relais de la sous-préfecture est important. En milieu rural, nous avons un contact fréquent avec le sous-préfet même s’il n’a pas toujours les réponses. Il demeure une structure de conseil. Je ne vois pas de structures palliatives pour l’instant», a-t-il déclaré à la Gazette des communes.
Des maires ruraux choqués par le discours d’Alain Rousset
« Nous sommes nombreux à être d’accord sur le fond avec Alain Rousset. Il est de sa responsabilité de produire des idées. Les institutions locales sont capables de se substituer totalement. Mais, effectivement, pour que les départements et les communautés de communes remplacent les sous-préfectures, il faut qu’ils aient des compétences définies et des moyens financiers. Cependant, dans un département rural très étendu comme la Dordogne, il faut de la pédagogie pour faire passer le message aux maires», a analysé Jacques Auzou, maire de Boulazac et vice-président du conseil général de la Dordogne.
«Il faut se placer dans le contexte de la Dordogne, département de près de 400.000 habitants avec 557 communes, dont plus de la moitié a moins de 500 habitants. Le discours d’Alain Rousset a choqué de nombreux maires ruraux. Ils sont très attachés à leur sous-préfet, un interlocuteur assez privilégié », a renchéri Jacques Monmarson, maire de Saint-Astier et président de l’Union des maires.
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