Après plusieurs semaines de conflit, qui a opposé la mairie de Saint-Gratien à la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), une solution a été trouvée, mardi 21 septembre, avec l’inspection académique, pour les 29 enfants d’âge maternel et primaire, d’un groupe de demandeurs d’asile.
Ce groupe, comptant à ce jour 71 personnes, est accueilli depuis le printemps dernier à la toute nouvelle « Résidence IDFI », un ancien bâtiment de la gendarmerie racheté par un prestataire privé et transformé en hôtel d’hébergement social pouvant recevoir jusqu’à 300 résidents.
« Les enfants seront répartis dans des écoles du centre-ville, avec le souci de ne pas séparer les fratries », a expliqué Cécile Popescu, directrice de cabinet du maire de Saint-Gratien, Jacqueline Eustache-Brinio (UMP).
Malgré cette avancée, la FCPE confirme sa volonté de déposer une plainte auprès de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) pour discrimination. « La mairie n’a toujours pas donné son accord pour accueillir ces enfants à la cantine et à la garderie », explique Alain Clémenceau, référent FCPE-95 et de Réseau Education Sans Frontière (RESF).
« Par souci de logistique, nous avions suspendu les demandes d’inscription des enfants à l’école tant que nous ne recevions pas d’informations précises sur leur nombre total », relate Cécile Popescu. « Nous avions fait une demande en ce sens auprès du gérant de la résidence dès le printemps, sans succès, malgré les réunions organisées en préfecture. Quand l’inspection académique nous a fourni, il y a quelques jours, cette information, nous avons enfin pu nous organiser », poursuit-elle.
Avant d’arriver à Saint-Gratien, les 71 demandeurs d’asile, qui seraient en majorité Tchétchènes et Kossovars, étaient hébergés dans un hôtel d’hébergement social relevant du même gérant que la résidence IDFI, au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-denis), où certains enfants étaient scolarisés depuis plusieurs années. « Nous ne savons pas pourquoi ces personnes ont été déplacées vers Saint-Gratien » s’interroge Cécile Popescu.
Pas d’accompagnement social
La mairie s’inquiète désormais de l’absence d’un projet d’accompagnement social pour les résidents. « L’ouverture de la résidence s’est faite sans aucune concertation avec le réseau associatif local, et, à notre connaissance, l’équipe de la résidence ne compte aucun travailleur social. Et que va-t-il se passer si la résidence atteint sa capacité d’accueil de 300 places ? Une commune de notre taille (NDLR : 20 600 habitants) ne peut pas absorber un tel afflux ».
La mairie s’est tourné vers le Samu Social de Paris, qui a orienté les demandeurs d’asile vers la résidence, mais, regrette-t-elle, « sans obtenir de réponse ». Elle attend désormais la tenue d’une réunion en préfecture, le 29 septembre prochain, en présence du gérant hôtelier, pour envisager l’avenir.
Contacté, le Samu Social de Paris souligne que sa mission prioritaire est l’hébergement d’urgence et non l’accompagnement social « qui relève des services de l’Etat ».
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