Mis en service en 2000, l’aéroport international Paris-Vatry était jusqu’alors géré par un délégataire privé, la Société d’Exploitation de Vatry Europort (Seve). Composée à l’origine de plusieurs actionnaires minoritaires, la Seve est passée aux mains de la société canadienne SNC-Lavalin en 2011, avant que la chambre de commerce et d’industrie de Châlons-en-Champagne n’en devienne à son tour l’actionnaire majoritaire fin 2013.
Aujourd’hui, la CCI jette l’éponge. Son budget en peau de chagrin l’empêche de recapitaliser et de combler le déficit chronique de l’infrastructure. Cette perte a atteint un million et demi d’euros en 2015.
C’est pourquoi le Département de la Marne, créateur et propriétaire de l’aéroport, a choisi d’en internaliser l’exploitation, mais aussi le développement (la promotion), qui était confié à l’Association Paris-Vatry Project.
Les subventions versées à cette dernière par le conseil régional de Champagne-Ardenne, le conseil départemental de la Marne, la communauté d’agglomération de Châlons-en-Champagne et les deux CCI de la Marne permettaient de communiquer sur les vols passagers assurés par les compagnies low cost.
DSP inadaptée
« Notre DSP, incluant la gestion de l’aéroport mais pas son développement, n’était plus adaptée à la situation, résume René-Paul Savary, le président (LR) du conseil départemental de la Marne. Grâce à la nouvelle entité, qui jouira de la personnalité morale et de l’autonomie financière, il n’y aura plus qu’un seul interlocuteur. »
Le changement de statut, matérialisé par la création d’une régie qui fonctionnera sous la forme d’un Epic, devrait intervenir le 1er juillet prochain. D’ici là, 150 000 euros seront versés chaque mois à la Seve pour assurer son fonctionnement. Ses 68 salariés seront repris dans la nouvelle structure.
Mais René-Paul Savary n’exclut pas qu’à l’avenir, en fonction des opportunités qui pourraient se présenter, l’aéroport change à nouveau de statut pour reprendre celui d’une DSP ou d’une société d’économie mixte, voire être vendu.
Objectifs non atteints
Dédié primitivement au transport de fret, l’aéroport Paris-Vatry s’est ouvert en 2010 au trafic passagers. Victime de la conjoncture économique internationale, de la concentration des flux pour des raisons de sécurité, de son relatif isolement et de l’apparition de nouveaux modes de transport (le mix fret-passagers au détriment du tout-cargo), la plate-forme aéroportuaire ne parvient pas pour l’instant à atteindre ses objectifs.
« Nous avons acheminé 4 600 T de fret en 2015, quand il en faudrait entre 15 000 et 20 000, et 84 000 passagers, quand il en faudrait de 100 000 à 120 000, souligne René-Paul Savary. Mais ces objectifs sont loin d’être inatteignables. »
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