La loi de transition énergétique, publiée cet été, a frappé sans discernement les collectivités. La suppression, à partir du 1er janvier 2017, des solutions d’entretien d’origine chimique ayant démontré leur efficacité laissera très souvent les gestionnaires d’espaces publics sans ressource contre les ravageurs et autres bioagresseurs.
L’entretien des espaces publics porte majoritairement sur le désherbage et, en 2017, il sera encore possible d’effectuer cette tâche, notamment si la sécurité des applicateurs n’est pas assurée. Cependant, les produits de protection des plantes visent aussi la protection du patrimoine végétal en les protégeant des maladies et ravageurs.
Peu de personnes savent que « les végétaux transpirent et refroidissent le microclimat de nos jardins, limitant ainsi les effets délétères des canicules […]. Les végétaux fixent aussi le gaz carbonique de l’air émis par les combustibles fossiles, directement issus de nos utilisations » (1) (chauffage, trafic routier, productions d’usine, etc.). « Le patrimoine arboré aura un effet important sur la température de l’air, le rayonnement, le vent et le régime hydrique. […] » (2).
Mesure anti-climatique
L’utilité des végétaux n’est plus à démontrer : les arbres permettent en effet de produire de l’ombre mais constituent également des puits de carbone : « la séquestration carbone est attribuée presque en totalité aux arbres, plutôt qu’aux autres végétaux » (3).
Plus spécifiquement, le gazon est lui aussi très important et ce à plusieurs titres : il refroidit l’atmosphère, fait office de dépoussiérant et de filtre naturel, séquestre du CO2 et produit de l’oxygène comme l’évoque la Société française des gazons : « [Le gazon] est producteur d’oxygène et capte le CO2 par la photosynthèse. Un hectare de gazon produit l’oxygène nécessaire à 150 personnes et capte le CO2 d’environ 30 voitures » (4). En outre, un terrain recouvert de gazon permettra de diminuer de quelques degrés la température ambiante (5).
Faute de moyens pour pouvoir protéger les végétaux, les jardiniers amateurs et les collectivités pourraient se voir contraints d’augmenter la surface des espaces minéralisés.
Dans la foulée de la COP 21, interrogeons-nous sur les dispositions clairement anti-climatiques prises cet été. Ces mesures punitives sur le végétal mais également sur le climat méritent d’être portées à la connaissance de tous. Voulons-nous que les végétaux soient prochainement bannis de nos villes ?
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Thèmes abordés
Notes
Note 01 Témoignage Jean-Marie Pelt, dans la brochure « Les jardiniers se mobilisent pour le climat », éditée par l’association Pacte pour le jardin. Retour au texte
Note 02 Témoignage de Louis-Marie Rivière, dans la brochure « Les jardiniers se mobilisent pour le climat ». Retour au texte
Note 03 Source : « Les bienfaits du végétal en ville », Plante et cité. Retour au texte
Note 04 Source : Société française des gazons (SFG). Retour au texte
Note 05 Source : SFG, Le gazon naturel, www.gazonsfg.org Retour au texte