Présenté le 17 juin 2010, le projet de chaudières à bois du groupe nucléaire Areva pour son site de retraitement des déchets nucléaires de La Hague (Manche) soulève des questions au sein de la commission locale d’information (CLI). Ses membres ont décidé la création d’un groupe de travail au sein de la commission afin «d’examiner les propositions faites et émettre un avis».
Pierre Bihet, maire adjoint d’Equeurdreville-Haineville, vice-président de la CLI Areva NC – La Hague : «En ce qui me concerne, je suis inquiet sur le fond et sur la forme. La présentation orale qui nous a été faite par Areva La Hague n’est pas le fruit d’une réflexion aboutie. Même le préfet a émis des réserves sur le projet».
Areva envisage de remplacer d’ici 2013 trois chaudières au fioul par trois chaudières à bois dont la gestion serait confiée à Dalkia (filiale de Veolia Environnement). Le projet s’accompagnerait de la suppression d’une soixantaine de postes, sans licenciement. Les chaudières ne seraient plus dans le périmètre de l’usine, installation nucléaire de base (INB), mais à côté.
Pierre Bihet : «Cette proposition d’externalisation, en dehors de l’INB, signifie que les chaudières à bois ne seront pas soumises à la même surveillance et échapperont à la réglementation alors que la chaufferie bois sera raccordée aux installations nucléaires». Les trois chaudières serviront en effet à alimenter Areva NC en chauffage et en vapeur utilisée dans le procédé industriel.
«Cette chaufferie bois est un paravent, une caution environnementale. Je me demande s’il n’y a pas une volonté masquée d’externaliser et de faire porter le poids de la construction et de l’exploitation au sous-traitant. » Le projet soulève de nombreuses questions, pointées par la CLI mais aussi par le préfet de Région, l’Ademe ou encore l’Autorité de sûreté nucléaire : périmètre, impact sur l’équilibre de la filière bois normande (la chaufferie consommera plus de 150 000 tonnes de bois par an), risques de retours de vapeur contaminée…
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