L’Etat justifie sa position en relevant plusieurs faiblesses dans le dossier engagé depuis trois ans. Il évoque notamment un territoire dont la délimitation «n’apparaît pas cohérente et pertinente au regard du patrimoine naturel, culturel et paysager», et souligne qu’une «partie importante des collectivités et groupements concernés n’est pas déterminée à soutenir le projet». Le sujet oppose notamment la région au conseil général de Vendée, dirigé par Philippe de Villiers, inquiet des contraintes liées à ce statut.
Déjà, en février 2008, Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie, avait lancé une première alerte en invitant les différents protagonistes à refondre la charte en cours de discussion en raison de son «extrême fragilité juridique». Pour Yann Hélary, président du syndicat mixte du parc interrégional, «c’est une décision politique». Et l’élu écologiste d’enfoncer le clou : «On donne raison à une poignée de céréaliers».
Origine des déconvenues
Le vice-président des Pays de la Loire renvoie implicitement au principal motif à l’origine des déconvenues du marais : classé en parc naturel régional en 1979, il en a définitivement perdu le titre en 1996, après cinq années de suspension, suite à l’assèchement de 35.000 hectares (sur un total de 110.000) de zones humides remplacées par des cultures.
D’ailleurs, l’Europe épingle en 1999 la France pour non-respect dans le marais de la directive oiseaux.
Le gouvernement Raffarin obtiendra l’annulation des sanctions à condition de relancer une procédure de relabellisation avec, à la clé, un plan d’action sur dix ans, approuvé en 2002, visant « au développement d’une agriculture adaptée au marais, la préservation du patrimoine hydraulique, la protection des paysages et des espaces naturels, et le développement d’un tourisme respectueux du site ». Ces derniers mois, un vent d’optimisme semblait souffler sur le dossier depuis octobre dernier après deux bonnes nouvelles coup sur coup : la création d’un établissement public dédié à la gestion de l’eau et de la biodiversité et l’obtention du label Grand site de France sur une partie du périmètre du marais (18.500 hectares).
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