« 60 à 80% des poissons adultes ont disparu, entre la source de la Loue et Quingey », estime l’association Franche-Comté nature environnement (FCNE). Si aucune analyse n’a pu pour l’instant mesurer précisément cette surmortalité, ses causes sont avérées : Les poissons ont été intoxiqués par des toxines secrétées par des microalgues, les cyanobactéries, explique Eric Faivret, directeur de l’économie et de l’environnement au conseil général.
Les faibles précipitations et une période de forte chaleur en avril ont favorisé le développement des cyanobactéries, souvent lié, également, à une présence excessive de phosphates (non confirmée par les analyses, selon la préfecture). Un chevreuil a été retrouvé mort aux abords de la rivière.
Par arrêté daté du 3 juin, la préfecture a interdit la consommation de poissons pêchés dans la Loue et l’abreuvement du bétail, mais pas la baignade, recommandant simplement d’éviter d’ingérer l’eau et de prendre une « douche soignée » après la baignade.
Des décisions qui ne satisfont pas les associations de défense de l’environnement. Cinq d’entre elles, ainsi que des particuliers, ont déposé plainte contre X pour déterminer les responsabilités. La FCNE dénonce « une politique de l’eau inefficace » et pointe les causes supposées de cette pollution : assainissement incomplet, épandages cumulés et en hiver, rejets domestiques et industriels…
Pour sortir de la crise, il n’y aura pas de moyens financiers supplémentaires, précise Eric Faivret. Mais nous allons accélérer les efforts engagés depuis quelques années, notamment en ce qui concerne la résorption des pollutions agricoles et l’aide à la mise en conformité pour le stockage des effluents d’élevage.
Actuellement, seuls 38% des exploitations (soit 50% du cheptel) sont aux normes. La chambre d’agriculture s’est engagée à intensifier son travail de sensibilisation aux bonnes pratiques d’épandage. La CCI vérifiera les raccordements de ses adhérents au réseau d’assainissement.
Le syndicat mixte de la Loue réfléchit à la suppression de deux des 50 barrages qui se succèdent sur la Loue, favorisant les eaux stagnantes. Quant au comité départemental du tourisme, il assurera une veille auprès des professionnels du tourisme, dont certains pâtissent déjà de la situation.
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