Rappelant les grandes lignes de la politique française en ces matières, avec les engagements contraignants pris par le France dans le cadre européen (3 fois 20) et la volonté du gouvernement de s’impliquer dans ces sujets, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, en ouverture de la manifestation a martelé : on a raté le train de l’éolien, nous ne raterons pas celui de la biomasse et du solaire. Et d’insister : il faut faire passer le message à tous que l’Etat peut aider.
Des propos largement relayés par Michèle Pappalardo, en charge du Commissariat général au développement durable, qui a présenté les points forts identifiés par son organisme des potentiels français en termes de croissance verte. Une vaste étude qui fait clairement émerger les filières – sans pour autant obérer totalement les autres – marines (sortant au passage également l’éolien offshore), les biocarburants de génération 2 et 3, l’efficacité énergétique dans les bâtiments et le recyclage et la valorisation, comme, enfin, les véhicules décarbonés. Autant de directions à suivre par le gouvernement.
Vérité également du côté de la table ronde consacrée au thème « incitation versus coercition ». Pierre-Marie Abadie, le directeur de l’Energie du Meeddm, expliquant qu’il faut lever le malentendu sur la production décentralisée.
Il y a un enjeu de reterritorialisation certes, mais cette production locale s’inscrit aussi dans un cadre plus large. Il y aura des infrastructures à construire. On ne crée pas des systèmes locaux de production pour une consommation locale. En outre, il faut une procédure, même si celle-ci ne fait pas tout, rappelant qu’il y a eu des excès dans l’éolien, et il y en a eu dans le photovoltaïque.
Vérité enfin sur les coûts de développement de ces nouvelles filières. Marie-Pierre Fauconnier, l’homologue belge de Pierre-Marie Abadie insiste pour affirmer que, certes cela coûte, mais c’est un faux débat puisqu’il faut les faire [les 13% d’ENR à l’horizon 2020, ndlr].
Une vérité affirmée aussi par le secrétaire d’Etat adjoint au ministère du Climat et de l’énergie danois, Hans Jorgen Koch qui a rappelé que côté bâton, la taxe est très élevée sur la consommation d‘électricité, ce qui permet d’arriver à la carotte, le différentiel ayant permis de financer le développement des projets et des filières dans le pays. On comprend mieux pourquoi le bras des parlementaires a du mal à retomber en France aujourd’hui.