« Si la chambre de commerce ne faisait pas office de banquier, l’aéroport serait en cessation de paiement et déjà fermé ! », clame Roger Mahoudeau, président de la chambre de commerce et d’industrie de Touraine qui vient de jeter un cri d’alarme devant la situation financière de l’aéroport « Tours Val de Loire ». Cette plateforme était jusqu’à présent gérée par la Semaval, une société d’économie mixte qui regroupe notamment l’agglomération de Tours et le conseil général d’Indre-et-Loire. Mais les collectivités ont décidé de dissoudre la SEM et d’en confier la gestion à un délégataire – qui devrait être Kéolis – le 1er juillet prochain.
Les collectivités doivent donc acquitter leurs contributions pour le 1er semestre 2010 (342.000 euros chacune) ce qu’elles n’ont pas encore fait et ce qui crée une situation financière tendue. Et cela d’autant plus que cet aéroport qui accueille près de 100.000 passagers à l’année (en grande majorité de la ligne Tours-Londres assurée par Ryanair) souffre d’un déficit chronique avec une dette proche de 1,5 million d’euros qui devra être apurée en même temps que la Semaval sera dissoute.
« Chantage »
Par ailleurs les partenaires de la SEM doivent attribuer une « contribution à la promotion » de cette ligne de dix euros par passager versée à Ryanair, ce que Claude Roiron, présidente (PS) du conseil général a déjà dénoncé comme du « chantage » et des « pratiques déloyales ». « On ne se désengage pas, avait-elle affirmé lors du vote du budget en février, mais on ne souhaite plus soutenir des lignes aériennes dont le prix des billets est inexplicable. »
Ce subventionnement fait aussi l’objet d’une campagne des écologistes qui dénoncent une facture estimée à « trois à quatre millions d’euros chaque année ».
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