Le Gouvernement peine à tenir un discours clair quant au sort des zones inondées par la tempête Xynthia en Vendée et en Charente–Maritime.
Le week-end suivant l’annonce du plan, Dominique Bussereau, président du conseil général de Charente–Maritime et secrétaire d’état aux transports, avait en effet évoqué des négociations possibles sur les démolitions de bâtiments, et réclamé une révision du zonage.
Le 13 avril, François Fillon, à l’issue d’une réunion interministérielle, avait affirmé que les critères de zonage sont objectifs, et ne seront pas remis en cause, « en tout cas pas dans la phase actuelle ».
Dans les zones dites « noires », l’Etat procédera, dans un premier temps, à l’acquisition par voie amiable des logements concernés. Pour les propriétaires qui la refusent, une phase d’enquête publique s’ouvrira ensuite, en vue de procéder à l’expropriation pour cause d’utilité publique des logements. Un dispositif décidé sans concertation avec la population et les élus locaux, qui pourrait prendre de longs mois, d’autant que l’expropriation pour détruire les maisons nécessite de démontrer qu’il n’existe pas de moyens moins couteux pour protéger les habitants.
Changement de discours
Alors qu’une partie des familles concernées ont exprimé leur colère et refusent de partir, deux jours plus tard, le 15 avril, Jean–Louis Borloo, Benoist Apparu, Chantal Jouanno, et Dominique Bussereau sont envoyés dans les zones sinistrées pour apaiser la situation.
Jean–Louis Borloo y a précisé qu’il ne saurait être question de la démolition systématique des immeubles et habitations dans les zones décidées par l’Etat et très improprement appelées zones noires.
Il s’agit d’apporter une solution rapide pour les foyers qui souhaitent quitter leur logement, par le biais des acquisitions amiables. Pour les autres familles, il n’est pas question d’exproprier sur la totalité des zones et immédiatement l’ensemble des habitations. Une analyse sera faite parcelle par parcelle, et sous le contrôle du juge. Un courrier adressé aux maires détaille ce dispositif.
Un discours qui tranche avec les affirmations catégoriques du président Nicolas Sarkozy au lendemain de la tempête, mais qui tient compte des contraintes juridiques liées à la procédure d’expropriation. Et qui ressemble à un mea culpa après les reproches du manque de concertation avec la population.
Thèmes abordés
Régions