La validation du projet de village de marques à Douains (27), obtenue le 7 mai devant la commission nationale d’aménagement commercial (CNAC), suscite l’ire de la municipalité rouennaise. Après deux échecs, plusieurs modifications du projet, l’institution nationale a fini par donner son feu vert à la construction de 16 000 m2 de surface commerciale.
« Le revirement de la ville d’Evreux a beaucoup penché dans la balance », déplore Bruno Bertheuil (PS), adjoint au maire au commerce. Aujourd’hui, l’élu craint pour la bonne santé des commerces du centre-ville. « Il s’agit d’une concurrence frontale, la majorité des enseignes qui vont s’y implanter sont déjà présentes chez nous », regrette-t-il.
Les marques devraient proposer une politique tarifaire très agressive et donc « déloyale » selon l’élu rouennais.
Recours devant la cour administrative d’appel
Autre motif d’inquiétude ? Un projet du même type est en cours de réalisation à Honfleur dans le Calvados tandis qu’un autre vient d’ouvrir ses portes à Aubergenville dans les Yvelines. Porte-voix des commerçants et de la chambre de commerce et d’industrie, la municipalité prépare sa riposte juridique. « Nous allons faire appel devant la cour administrative d’appel (CAA) », annonce Bruno Bertheuil.
Ce nouveau recours, non suspensif, doit être déposé avant le 7 juillet prochain. Si l’argumentation juridique est en cours d’élaboration, la ville de Rouen souhaite insister sur la contradiction entre l’ouverture d’un tel centre commercial et le versement de fonds Fisac destiné à la redynamisation des centres-villes de la région. « Cela équivaut à un gaspillage d’argent public », tranche Bruno Bertheuil qui se dit déterminé à faire échec au projet coûte que coûte, rappelant que la ville pourra saisir le conseil d’Etat en cas d’échec devant la CAA. Qu’on se le dise, la commune rouennaise ne lâchera rien…
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