Dix réunions publiques, un site Internet interactif : la Commission nationale du débat public (CNDP) a défini les modalités du débat public qu’elle va mener sur le projet Penly 3 de construction d’un réacteur nucléaire EPR dans le département de Seine-Maritime. Il se déroulera du 24 mars au 24 juillet 2010.
L’autorité administrative indépendante rendra ensuite un rapport, qui sera suivi de commentaires du maître d’ouvrage, EDF. Puis viendra le temps de l’enquête publique, au terme de laquelle sera donné formellement le feu vert, ou non, à la construction de ce réacteur.
« Une décision déjà prise » ?
L’annonce de l’organisation d’un débat public de quatre mois a immédiatement suscité quelques réactions amères. Sur son blog, l’avocat spécialiste en droit de l’environnement et de l’énergie Arnaud Gossement, également porte-parole de France Nature Environnement (FNE), estime ainsi que la population est appelée à « participer à l’élaboration d’une décision déjà prise ». Allusion au communiqué, le 29 janvier 2009, du chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, confirmant « le lancement de la réalisation d’une deuxième centrale nucléaire de type EPR en France ». « Quatre milliards d’euros (le coût prévu du projet, ndlr) vont être engloutis dans un vide démocratique total », conclut Arnaud Gossement.
Il y a plusieurs mois, le préfet de Seine-Maritime s’était avancé sur un calendrier fixant le début de la construction du réacteur EPR de Penly à 2012, pour un raccordement au réseau en 2017. Un calendrier qui semble faire fi des oppositions, notamment locales. Comme celles qui se sont manifestées sur le projet de… premier EPR, à Flamanville (Manche). Et celles qui se manifestent encore dans la Manche ou le Calvados sur, cette fois, l’implantation d’une ligne très haute tension (THT) pour raccorder ce même futur EPR au réseau.
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