Le bon moment du changement, c’est à la fois jamais et tout le temps. Se mettre dans cette disposition d’esprit, c’est se donner les moyens de souffler le vent de réforme nécessaire à notre pays. C’est tout particulièrement vrai avec la réforme territoriale. Entre la reconfiguration de la carte des régions, l’affirmation des métropoles, la redéfinition du rôle des départements ou la remise à plat des compétences, il est difficile de minimiser le choc attendu. Non, le législateur ne propose pas de saut dans le vide !
Le nouveau paysage institutionnel qui se dessine n’annonce pas de grandes décentralisations comme en 1983 mais vise plus simplement à davantage de clarté entre collectivités. Il faut savoir qui fait quoi. Ensuite, il entérine la fin d’un modèle unique d’organisation territoriale déjà fortement ébréché. Il faut bâtir une décentralisation à la carte. Enfin – et surtout -, il offre des possibilités nouvelles de sortir du cadre par la valorisation des expérimentations déjà menées localement. Il faut accélérer l’émergence des initiatives venant des territoires. C’est en tout cas le pari de l’administration régionale. La réforme territoriale sera pour nous un formidable levier pour réinventer nos politiques publiques au regard également de l’évolution, de la transition de notre société.
Pour cela, nous souhaitons saisir toutes les opportunités offertes pour amplifier nos innovations publiques, qu’il s’agisse de la simplification de nos procédures, du renforcement de notre ancrage dans le numérique ou de la transformation de nos relations avec les usagers. Bref : faire mieux et autrement. Pour être encore plus créatifs, efficaces, participatifs et démocratiques.
Ce qui est en jeu aujourd’hui est moins le sort d’organisations, même si cela nécessite beaucoup d’anticipation et d’accompagnement, que ce qui peut et doit vraiment changer pour les Franciliens. C’est la raison pour laquelle il est essentiel de favoriser au jour le jour l’apprentissage de l’ensemble des innovations de rupture, aussi bien techniques, sociales qu’institutionnelles, pour être en capacité de tirer parti de tous les changements portés par la réforme territoriale. Pour tout simplement continuer à nous réinventer.
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