Près de trois mois après la rentrée scolaire, la plupart des écoles marseillaises ne proposent toujours pas de temps d’activité périscolaires (TAP) à leurs élèves. La municipalité avait annoncé en septembre qu’elle mettrait en place le dispositif de réforme des rythmes scolaires d’ici le début du mois de novembre.
Or elle fait face à de nombreuses difficultés, tant sur le plan de l’encadrement légal de ces activités regroupées le vendredi après-midi, entre 13h30 et 16h30, que sur leur organisation.
Ainsi, depuis le 21 novembre, 257 des 444 écoles marseillaises proposent bien de garder les élèves jusqu’à 16h30. Mais selon plusieurs collectifs rassemblant des parents d’élèves, sur 70 écoles recensées, seule une vingtaine d’établissements ont effectivement démarré des activités
« Nous nous sommes engagés à ce que tous les enfants soient inscrits aux activités d’ici le vendredi 12 décembre, tempère l’adjointe au maire de Marseille en charge de l’éducation, Danielle Casanova. Notre objectif est que tout soit en place le 9 janvier prochain ».
La mairie doit encore recruter des animateurs afin de compléter ses équipes : « Pour 65 écoles, nous n’avons reçu aucune proposition des associations aux appels d’offres que nous avons lancés afin d’organiser les TAP, poursuit Danielle Casanova. Dans ces établissements, c’est donc le personnel municipal, épaulé par des animateurs embauchés par la mairie, qui organisera les activités en régie ».
Afin de pallier ce déficit d’animateurs, la préfecture propose aux étudiants de passer gratuitement leur BAFA. Les services de Pôle emploi ont également mis en place une cellule spéciale.
Une action en justice envisagée
La mairie explique également devoir jongler avec la disponibilité des salles de classes. « Plusieurs écoles ne nous permettent pas d’accéder aux salles de classes, ce qui compromet la qualité des activités proposées aux élèves, soutient Danielle Casanova. En outre, nous avons besoin qu’une complicité s’établisse entre les enseignants et les animateurs, afin d’intégrer les TAP aux projets d’écoles. Or les temps de rencontre sont difficiles à organiser puisque les enseignants ne sont plus là quand les animateurs arrivent ».
Enseignants, animateurs et personnels municipaux des écoles peinent à trouver leur place. Le Mouvement des parents d’élèves du 13 (MPE13), qui tente de recenser la situation au sein des différentes écoles en recueillant des témoignages, déplore les promesses non tenues : « la mairie assure que tout sera en place début janvier, mais elle s’était déjà engagée à proposer des solutions pour la rentrée des vacances de Toussaint ! », regrette Valérie Chauvin, membre de MPE13.
Comme ces parents d’élèves qui ont obtenu devant le tribunal administratif de Marseille, le 10 octobre 2014, la condamnation de la ville à une astreinte de 50 euros par famille et par jour de retard si les TAP ne sont pas mis en place le 21 novembre 2014, elle envisage une action en justice.
« La mairie s’est empressée de mettre en place des solutions dans les écoles des parents requérants, soutient Valérie Chauvin. L’école de mon quartier, où de nombreux parents d’élèves sont sans emploi, ne propose ni cantine, ni activités le vendredi, sans que cela n’émeuve personne ! »
« La mairie n’a pas de projet éducatif territorial et seule une poignée d’établissements marseillais ont défini leur projet d’école », ajoute la présidente de MPE 13, Séverine Gil. Or sans ces outils de concertation, nous craignons que les activités ne trouvent jamais de cohérence ». Un comité de suivi se réunira en février 2015 avec les associations de parents d’élèves, les représentants de l’Etat, la mairie et les syndicats enseignants afin d’évaluer la situation.
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