Indécrottables collectivités ? Selon le baromètre « Ressources humaines des collectivités locales 2014 », publié par Randstad, un quart des collectivités territoriales interrogées prévoyaient de recruter au cours de l’année 2014, malgré la baisse de dotations de l’Etat et l’effet de ciseaux lié à la hausse continue des dépenses et à la raréfaction des ressources. Cette proportion est en hausse puisqu’elles n’étaient que 21 % l’an dernier à anticiper une hausse des effectifs.
Parallèlement, seulement 20 % des collectivités prévoient de diminuer leurs effectifs. Une part qui n’était que de 15 % en 2013.
Une attitude paradoxale – Ces réponses semblent d’autant plus paradoxales que les collectivités ont conscience de leur environnement. Près de neuf collectivités sur dix (86%) indiquent que la réduction des dotations va influencer leur politique de recrutement et de gestion des ressources humaines.
Logiquement, elles placent donc la maîtrise de la masse salariale en tête des priorités pour 66% des communes, 60% des intercommunalités et 51% des conseils généraux et régionaux. Elles doivent donc passer « de la parole aux actes », constate Abdel Aïssou, directeur général de Randstad France.
« Maîtriser ne veut pas toujours dire réduire ou stabiliser la masse salariale » objecte Philippe Laurent, maire de Sceaux et président de la commission des finances de l’AMF qui préconise entre autre, le retour du jour de carence, un contrôle plus strict des arrêts maladies ou une augmentation du temps de travail en contrepartie d’un déblocage de l’évolution du point d’indice.
Autre explication : les collectivités doivent faire face à une rigidité des charges, voire de leur augmentation provenant « d’une demande sociale accrue, illustrée par exemple par la réforme des rythmes scolaires », souligne l’étude.
Pour Abdel Aïssou, la seule solution qui se présente à ces collectivités qui envisage d’augmenter ses effectifs est de passer soit « par la hausse de la fiscalité locale, soit par un recours accru à l’endettement ». Un comportement qui ajouterait du paradoxe au paradoxe.