Les coups de feu échangés au cours du week-end à Montpellier – faisant deux morts dans un quartier populaire (Lemasson) du sud de Montpellier – n’entraîneront pas de réponse particulière de l’Etat. C’est en substance le message adressé par le ministre de l’Intérieur à Philippe Saurel, qui avait été élu maire (DVG) de Montpellier en mars dernier face au candidat investi par le PS.
Vers une radicalisation ? – Ces homicides ont suscité l’émotion dans une ville peu habituée, contrairement à Marseille et plus récemment Toulouse, à ces assassinats à l’arme de guerre sur fond de trafic de drogue et de concurrence exacerbée entre bandes rivales depuis la mise en place des ZSP. Philippe Saurel avait instamment réclamé « l’envoi de 20 à 30 policiers nationaux pour renforcer les effectifs du commissariat central » pour lutter contre une possible « radicalisation » et ne pas que « Montpellier devienne Chicago. »
« Il faut que le royaume socialiste se préoccupe de la sécurité des biens et des personnes à Montpellier et dans les villes du sud frappées par les règlements de compte sur fond de trafic de stupéfiants, où les deals de drogues se font jour et nuit devant des jeunes, dans les cages d’escalier, sur les trottoirs. La sécurité, ce n’est ni la gauche, ni la droite, c’est l’Etat » avait alors argumenté le maire (DVG) de Montpellier.
Homicide prémédité ou altercation ? – Il a, dans un premier temps, été contredit lundi 25 août par le Parquet. « Il n’y a pas eu de guet-apens comme on le voit avec des tueurs à moto, il y a eu une altercation entre deux groupes vraisemblablement sur fond d’un trafic de drogue », a indiqué Patrick Desjardins, le procureur-adjoint du parquet de Montpellier, pour qui la fusillade n’est pas comparable à celles intervenues plus tôt dans l’année à Marseille ou Toulouse.
C’est ensuite le ministre de l’Intérieur lui-même qui lui a répondu. Dans un courrier adressé lundi 25 août à l’édile de Montpellier, Bernard Cazeneuve estime qu’aussi « marquante » soit cette affaire, « la fonction d’élu doit conduire à éviter tout à la fois l’outrance et la polémique. »
De plus, s’appuyant sur les indicateurs statistiques « bien orientés » faisant notamment été d’une baisse de 24% des faits de grande criminalité depuis début 2014, l’ancien maire de Cherbourg affirme que « la réalité de la délinquance à Montpellier n’a pas grand-chose à voir avec les comparaisons puisées dans l’histoire de la prohibition américaine. »
Métropolisation et démographie – En ce qui concerne les effectifs policiers alloués à Montpellier, le ministère rappelle que la capitale de l’Hérault a bénéficié de 12 policiers supplémentaires entre 2013 et 2014 pour atteindre 470 fonctionnaires titulaires, sans évoquer le nombre de policiers et gendarmes supprimés sous les gouvernements Fillon. Une réponse qui n’a pas convaincue Philippe Saurel.
« Je tire la sonnette d’alarme » a alerté le maire, pour qui « les effectifs policiers ne suivent pas une double augmentation » que connaît sa ville : « la circonscription de Montpellier s’est agrandie de deux communes, et de plus la population de la commune-centre croît au rythme de plus de plusieurs centaines d’habitants par mois » a fait valoir l’élu divers gauche.
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