Quand certains sont en train de mouiller le maillot sur les pelouses brésiliennes, d’autres troquent leur costume de ville contre un treillis de combat. C’est en tenue de camouflage que quatre élus châlonnais s’affichent fièrement depuis le 25 juin 2014 sur une page Facebook au nom ronflant créée pour la circonstance : « mobilisation générale Châlons », ainsi que sur une page de publicité parue dans le journal Le Monde et dans le quotidien régional L’Union.
Il s’agit de Benoist Apparu, maire UMP, député de la Marne et ancien ministre ; Bruno Bourg-Broc, son prédécesseur UMP, actuel président de la communauté d’agglomération Cités en Champagne ; Rudy Namur, conseiller général PS du canton Châlons II ; ces trois hommes étant accompagnés par un représentant du monde économique, Michel Gobillot, président de la chambre de commerce et d’industrie Châlons-en-Champagne.
55 % des effectifs militaires perdus – A travers cette action spectaculaire, les quatre compères souhaitent alerter l’opinion publique et interpeller les politiques sur leur crainte de voir disparaître les deux unités stationnées sur le sol de la capitale régionale : la 1ère brigade mécanisée et le 1er régiment d’artillerie de marine. « Il y a un risque réel par rapport à la réorganisation des armées, et une somme de rumeurs qui nous font craindre le pire, même si aucune décision n’a encore été prise », explique le maire Benoist Apparu.
Chat échaudé craint l’eau froide : ville-préfecture où l’emploi dépend à plus de 50 % de la fonction publique, Châlons-en-Champagne a déjà perdu 55 % de ses effectifs militaires en vingt-cinq ans, et 10 % de sa population en quarante ans, soit 6 000 habitants. La place d’armes châlonnaise représente aujourd’hui 1 200 personnels civils et militaires, et plus de 3 000 habitants en comptant les familles.
L’armée n’a pas réagi à cette initiative et en particulier au fait que les quatre notables, photographiés séparément et réunis par un photomontage, arborent un uniforme de location.
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