Onze métropoles, autant de superrégions : tel est le paysage territorial qui pourrait voir le jour en 2015. Les petites villes, qui regroupent près d’un tiers de la population de notre pays, appréhendent le défi de s’imposer comme l’indispensable réponse à la métropolisation en marche.
Chercher à s’opposer à ce mouvement n’aurait aucun sens ni aucune chance de réussir. Les grandes agglomérations fixent les stratégies économiques qui attirent les populations, que celles-ci réussissent, ou échouent. La France a déménagé vers la ville ; le rural a cédé le pas à l’urbain.
Atouts des petites villes – Que les grandes villes se soient développées, c’est un fait, mais elles ne sont pas les seules. Que l’emploi ait tendance à s’y concentrer n’est pas faux, mais combien de petites villes connaissent également une forme de développement ? Qualité de vie, proximité, relations humaines, fonctions structurantes, sécurité… les petites villes portent leur propre dynamisme et attirent, elles aussi.
Elles doivent valoriser ces atouts, car elles sont soit facteur d’équilibre dans un grand ensemble urbain, soit elles-mêmes « métropoles » d’un environnement rural. Le dynamisme des métropoles attirera toujours davantage d’étudiants, d’entreprises, de chômeurs. Il convient d’équilibrer les forces centrifuges, seule chance de limiter une densification urbaine excessive et coûteuse, ainsi qu’une désertification rurale, tout aussi problématique.
Trois conditions sont nécessaires. Les petites villes ont besoin d’une planification régionale qui organise la complémentarité entre les métropoles et leur hinterland. Les futurs schémas régionaux prescriptifs en seront les outils. La gouvernance des intercommunalités doit être modernisée : les petites villes ne peuvent pas correctement animer leur bassin de vie, si leur poids politique est dilué à l’excès dans des assemblées intercommunales où chacun doit être représenté mais où elles le sont insuffisamment.
Enfin, il n’y aura pas d’avenir pour les petites villes sans un effort de modernisation des services publics, mis en réseau avec les centres de décision dans les grandes métropoles. Ces pistes impliquent une volonté politique forte. Elles seront au cœur des débats des 17es assises de l’APVF, les 12 et 13 juin à Annonay (Ardèche).
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