Accroître l’appropriation de la stratégie de Lisbonne par les acteurs territoriaux. C’est le principal message délivré par un avis adopté le 19 novembre par le Conseil économique et social régional d’Ile-de-France (CESR).
Le rapport du CESR relatif à la «dimension régionale de la stratégie de Lisbonne» intervient dans le cadre de la consultation publique lancée en novembre 2009 par la Commission européenne auprès des acteurs nationaux et régionaux.
Il s’agit pour la Commission de recueillir avant la fin décembre les propositions susceptibles d’orienter la définition des lignes directrices de la future stratégie européenne. Elles seront arrêtées par le Conseil européen au printemps 2010.
Un changement d’état d’esprit.
Le bilan de la stratégie de Lisbonne a été unanimement jugé décevant par les observateurs. Une des lacunes rapportée par l’avis est «l’absence globale d’engagements des acteurs territoriaux». Pourtant, les priorités des collectivités territoriales coïncident avec la plupart des objectifs de Lisbonne, comme le remarque le Comité des régions.
Elles ont donc a priori un rôle majeur à jouer dans la déclinaison des objectifs de croissance, d’emploi, de développement durable et de cohésion sociale. Certaines de ces compétences relèvent déjà du niveau régional au sein des Etats.
Le problème se situe dans la perception de la stratégie européenne par les collectivités. Celle-ci n’est pas suffisamment identifiée comme un élément capable de contribuer à la réalisation de leurs propres objectifs.
Le processus en lui-même est loin de favoriser l’appropriation régionale car il est trop complexe et presqu’exclusivement dirigé «du haut vers le bas». Il laisse «perplexe» bien des dirigeants politiques et administratifs pourtant conscients de l’impact concret de la stratégie européenne sur la capacité des régions à agir.
Méthode
Le CESR d’Ile-de-France souhaite régionaliser davantage la mise en oeuvre et l’élaboration de la stratégie de Lisbonne. Il suggère de commencer par différencier les objectifs stratégiques en fonction du pays ou même du territoire régional concerné.
Pour changer le mode de gouvernance institué par Lisbonne, il faudrait inscrire la coopération dans les traités sous forme d’obligation, selon l’avis.
Le CESR propose également de faire émerger un réseau européen de collectivités territoriales, basé sur l’échange d’expérience, pour que la prise de conscience régionale des enjeux européens ait lieu.
Un agenda de mise en oeuvre régionale de la stratégie et des indicateurs de suivi sont également nécessaires. Le besoin d’identification des citoyens à l’Europe n’est pas si différent de celui de ses représentants locaux.
Thèmes abordés