Pour se dédouaner de leurs errements financiers, nos dirigeants s’attachent à créer un écran de fumée en culpabilisant les collectivités territoriales sur leur gestion. Rappelons que si l’Etat français a pu respecter les critères de Maastricht lors de la mise en place de l’euro, c’est parce qu’au plan des équilibres financiers, les collectivités ont permis d’être en dessous des 3 % exigés. Avec le seul Etat, la France était recalée !
Par ailleurs, il convient de ne pas créer une confusion intellectuelle entre une logique micro-économique et une approche macro. Une stratégie financière ne saurait se limiter à des économies çà ou là, lesquelles par nature sont insusceptibles de dégager les marges de manœuvre à la hauteur des enjeux.
L’essentiel n’est pas là. Il faut traiter la problématique des collectivités aux racines du mal, celui de leur atomisation et de la confusion de leurs compétences. Il faut cesser de faire du « cosmétique ». Il convient au contraire de prendre des décisions majeures et de s’y tenir. Ainsi, avec la loi du 16 décembre 2010, on devrait être aujourd’hui largement en dessous de 5 000 intercommunalités. On en est toujours à plus de 16 000, en plus de nos 36000 communes.
Economiser en fonctionnement, augmenter l’investissement – En somme, le courage politique aujourd’hui n’est pas là pour simplifier le paysage institutionnel, définir le rôle de chacun et en inférer les conséquences au plan de l’organisation territoriale, de sa gouvernance et de son financement. Evoquer le sujet de manière ponctuelle (dernier exemple, le nombre de régions), ce n’est pas traiter l’action publique en profondeur. C’est en tout cas l’assurance de ne pas résoudre la problématique de son coût.
Tant qu’on en restera là les rapports et analyses se multiplieront et nous n’avancerons toujours pas. A l’Etat de prendre ses responsabilités. Les collectivités territoriales sauront s’y adapter pour peu que la clarification de la décentralisation et son efficacité soient au bout du chemin.
Je suis convaincu qu’ainsi celles-ci pourraient économiser au moins 10 % de leurs frais de fonctionnement, soit plus de 15 milliards d’euros/an en donnant la potentialité d’une relance significative de l’investissement public (+ 25 %). Ce serait une contribution significative à la logique de croissance voulue par le président de la République et qu’au plus haut niveau on ne sait pas mettre en musique.
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