Le débat sur la notion d’intérêt communautaire que l’agglomération de Montpellier prévoyait d’engager courant septembre a été introduit plus brutalement que prévu. Il a eu pour décor une salle d’enchères et pour enjeu une propriété de l’Etat de 6000 m2 située à Palavas-les-Flots, le domaine des Roquilles. La municipalité de Palavas voudrait en faire un centre de balnéo-thalassothérapie, accompagné d’une unité d’embouteillage d’eau ferrugineuse et d’un centre de traitement des algues. L’agglomération, elle, voudrait créer sur le même site une écolothèque et un centre nautique à destination des enfants. Mardi 27 août, elle s’est portée acquéreur du domaine des Roquilles dans le cadre d’une vente aux enchères publiques pour un montant d’1,5 millions d’euros. La municipalité de Palavas a aussitôt annoncé son intention de faire jouer son droit de préemption. La commune devrait être en mesure de s’assurer la propriété du domaine. Mais l’affrontement né autour de cette cession aura alourdi encore le climat très peu consensuel qui accompagne l’émergence du Grand Montpellier. « J’ai été informé des intentions de l’agglomération en découvrant l’ordre du jour du conseil communautaire, tempête Christian Jeanjean, député-maire de Palavas. Vouloir empêcher une municipalité de concrétiser un projet sur lequel elle a été élue constitue une insulte à la démocratie. » « Le projet de Palavas n’est pas dénué d’intérêt, argumente de son côté Jean-Pierre Moure, vice-président de l’agglo, mais il fait une place importante à des intérêts privés. Dans la mesure où l’Etat vend un bien public, il est normal que celui-ci garde une vocation publique. »
Jean Lelong
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