Cela ressemble à une valse des étiquettes de fin d’été. Le plaisir en moins. Ces dernières semaines, les professionnels de la politique de la ville ont découvert avec amertume et indignation qu’une partie des crédits d’Etat pour la politique de la ville étaient gelés. -10%, -30% et jusqu’à moins 50% suivant les villes. « Le gel des crédits est absolument officiel chez nous. Le préfet a indiqué devant le comité de pilotage du contrat de ville que 15% des crédits contractualisés et 15% des crédits non contractualisés étaient gelés », indique ce chef de projet du contrat de ville travaillant dans le sud-est de la France. « Ces pourcentages varient d’un site à un autre. Parfois c’est officiel, parfois non », poursuit-il.
Comment expliquer ce désengagement discret de l’Etat, d’une politique de la ville que les gouvernements successifs ont toujours voulue partenariale et contractualisée ? L’explication est à chercher du côté du ministère des finances. Le12 août dernier, le ministre du budget Alain Lambert décidait d’un gel massif des crédits de l’Etat – il y en aurait pour 3,8 milliards d’euros – en attendant de trouver une marge de manœuvre pour pouvoir à la fois satisfaire les priorités du gouvernement et limiter le déficit budgétaire. Les crédits gelés pourraient ainsi être définitivement annulés ou reportés sur 2003.
Reçu le 18 septembre par le ministre délégué à la ville, Jean-Louis Borloo, l’inter-réseau DSU, association regroupant des professionnels de la politique de la ville, s’est enquit de ces blocages. « Monsieur Borloo nous a assuré que ce serait le gel » zéro « , rapporte Marc Valette. Depuis dimanche il renvoie l’ordre aux préfets de lever ce gel ». Qui, du ministère de la ville ou des finances remportera le bras de fer ? Réponse le 25 septembre, date de la présentation du projet de loi de finances en conseil des ministres.
Emmanuelle Piriot
Thèmes abordés