L’union sacrée autour de l’aéroport de Strasbourg a été scellée par une convention signée en grandes pompes le 14 février par les présidents de la Communauté urbaine de Strasbourg, du conseil général du Bas-Rhin, de la Région Alsace et de la CCI de Strasbourg ainsi que le Préfet de région et la société gérant la plateforme.
L’enjeu : le financement à hauteur de 9,8 millions d’euros sur 3 ans de la baisse des taxes aéroportuaires pour permettre à l’aéroport de lutter contre la concurrence de l’aéroport allemand de Baden-Baden. Celui-ci bénéficie de taxes moins élevées qu’en France et d’un contrôle aérien payé par l’Etat français, au nom de conventions datant de l’époque où l’armée française était stationnée dans le pays de Bade alors qu’Entzheim paye le contrôle aérien à l’Etat…
1,7 million de passagers – « Cette action transparente, concrète et équitable est conforme aux règles européennes car elle s’applique de la même manière à toutes les compagnies », souligne Claude Liebermann, président du conseil de surveillance de la société gérant l’aéroport. L’élu auvergnat est bien connu en Alsace pour avoir réussi le montage financier de la LGV Est. Il estime que cette stratégie va permettre à la plateforme d’atteindre 1,7 million de passagers d’ici 3 ans, contre 1,1 million en 2011 et 1,2 en 2013.
« Malgré la fermeture de la ligne vers Roissy par Air France qui nous fait perdre environ 150 000 passagers, nous enregistrons une hausse du trafic l’an passé », souligne Thomas Dubus, directeur de l’aéroport. Claude Liebermann vise aussi le développement de l’aviation d’affaires et la localisation d’avions sur le site, pour en renforcer l’attractivité.
Le montage financier a été rendu possible par le transfert des subventions versées par les collectivités aux obligations de service public (OSP) en faveur de lignes « européennes », l’Etat versant 12,8 millions d’euros au titre du contrat triennal « Strasbourg ville européenne ».
Nouvelles lignes – Les difficultés de l’aéroport de Strasbourg sont consécutive à l’ouverture du TGV-Est, qui lui a fait perdre quasiment un million de passagers. La distorsion entre le prix des taxes versées sur chaque billet à Strasbourg, Baden-Baden et Bâle-Mulhouse a toujours été considérée comme un handicap majeur empêchant la venue de compagnies low cost à l’aéroport d’Entzheim.
Depuis la mise en œuvre de cette stratégie en 2013, Ryanair, easyjet, Volotea, transavia, etc., se sont implantées, avec l’ouverture de nombreuses lignes, et d’autres sont attendues pour cette année.
L’augmentation du nombre de passagers transportés à également pour effet de « rentabiliser » les charges fixes de l’aéroport (sécurité, contrôle aérien, entretien des pistes, etc.). « L’augmentation du nombre de passagers réduit mécaniquement la part représentée par ces frais sur le prix de chaque billet vendu, ce qui améliore aussi la rentabilité de la plateforme et à terme, l’engagement des collectivités », complète Thomas Dubus.
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