Bretagne et Pays de la Loire viennent de gagner une manche pour la réalisation d’un « barreau TGV » entre Massy et Valenton, au sud de l’Ile-de-France. Les deux régions ont finalement convaincu l’Aquitaine et le Poitou-Charentes de financer leur quote-part des 80 millions d’euros nécessaires à l’aménagement du tronçon qui fiabilisera le passage des TGV venant ou allant vers l’Atlantique sans passer par Paris. Un investissement qui fera intervenir également les régions Ile-de-France et Centre, Réseau Ferré de France et l’Etat. Actuellement, les trains doivent prendre la file d’attente entre les RER et les trains de marchandises et le futur TGV Aquitaine ne fera qu’empirer les choses. Les travaux commenceront en 2003 pour un achèvement prévu en 2007. L’association « Interconnexion sud TGV en Ile de France », créée par les chambres de commerce de l’Ouest et du Sud-Ouest, va maintenant s’atteler à son autre cheval de bataille : la création à l’horizon 2010 d’une ligne en site propre entre Massy et Valenton. Elle seule permettrait de gagner véritablement du temps et d’assurer une interconnexion efficace des TGV nord, est, sud-est, ouest et sud-ouest. Les avantages cités par ses défenseurs ne sont pas minces : désengorger des gares parisiennes menacées de saturation par la construction d’une nouvelle au sud à Valenton donnant accès aux TGV ouest et sud-est, relier directement les aéroports d’Orly et de Roissy, assurer l’intermodalité entre le ferroviaire et l’aérien. Des perspectives qui peuvent servir d’alternative à la réalisation d’un troisième aéroport. C’est ce que devront garder en tête les représentants des différents lobbies régionaux et surtout l’Etat. Car le coût estimatif d’un tel projet, entre 760 millions et 1 milliard d’euros, est susceptible d’en effrayer plus d’un. L’audit en cours des projets d’infrastructures de transport qui débouchera sur un débat au Parlement au premier semestre 2003 constituera une première étape. Jusqu’ici opposée à ce projet, la région Ile-de-France pourrait lui apporter un appui décisif : ce n’est pas un hasard si Marie-Michelle Bataille, la présidente de la commission transport, a assisté, il y a quelques jours, et pour la première fois, à l’assemblée générale d' »Interconnexion sud TGV en Ile de France « . Laquelle association compte parmi son comité directeur Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux transports.
Jacques Le Brigand
Transports
Interconnexion des TGV au sud de l’Ile-de-France : les régions en passe de convaincre Paris
Publié le 13/12/2002 • dans : France
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