Le ministre des Affaires sociales, François Fillon, a présenté, lors de la conférence nationale pour l’emploi du 18 mars, une série de mesures d’urgence en faveur des publics en difficulté (RMistes, chômeurs de longue durée, jeunes sans travail…). Le gouvernement dégage ainsi pour cette année 300 millions d’euros de « crédits supplémentaires » pour financer ces mesures surtout destinées aux emplois aidés. Devant les représentants patronaux et syndicaux, François Fillon a annoncé la création, dès 2003, de plus de 100 000 emplois, principalement dans le secteur non marchand. Ainsi, les contrats emploi solidarité (CES), concernant des emplois dans les collectivités locales, les établissements publics ou les associations, passeront de 160 000 à 240 000. Les CES sont pris en charge par l’Etat à hauteur de 65 à 85%, et même à 95% jusqu’au 1er juillet pour les jeunes en parcours Trace (Trajet d’accès à l’emploi). Par ailleurs, les CES et les contrats emploi consolidé (CEC) seront réunis, à terme, dans un « contrat d’accompagnement renforcé dans l’emploi ». Toujours dans le secteur non marchand, le Contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis), dont la création a été reportée à plusieurs reprises, va finalement voir le jour. Il vise notamment, d’ici 2004, la mise en place de 25 000 emplois d’utilité sociale dans des associations, « dans le cadre d’un partenariat Etat-régions », à des jeunes de 18 à 25 ans ayant au plus le baccalauréat.
D’autres mesures visent aussi à favoriser l’emploi des chômeurs de longue durée à travers la relance du contrat initiative emploi (CIE) ou la création du revenu minimum d’activité (RMA). Destiné aux allocataires du RMI depuis plus de 2 ans, le RMA sera mis en œuvre de manière expérimentale. Il concernerait les RMistes employés dans le secteur marchand ou non marchand et associerait une allocation forfaitaire du RMI et un complément permettant de bénéficier d’une rémunération au moins égale au Smic. Estimant que le RMA pourrait toucher environ un tiers des Rmistes, François Fillon a indiqué qu’un projet de loi sur ce nouveau dispositif sera déposé rapidement au Parlement.
Enfin, le ministre des Affaires sociales a annoncé qu’il souhaitait « organiser prochainement une conférence réunissant les représentants des régions et les partenaires sociaux. Elle sera concentrée sur la gestion locale des restructurations et sur la formation ».
P.P.-S.
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