Lyon affiche donc des résultats record en 2013 avec 77 implantations d’entreprises (+8,5% au total, -10% pour les entreprises étrangères), les meilleurs depuis dix ans et le début de la crise en 2007.
Un bilan à contre-courant de la France qui enregistre une chute de -77% des investissements internationaux selon le rapport de la CNUCED.
Selon le directeur de l’Aderly (1) l’environnement national défavorable a impacté le bilan lyonnais sur deux points : la taille des projets revus à la baisse avec 1825 emplois créés à trois ans (contre 1859 en 2012), et le recul de la part des entreprises d’origine étrangère à 55%, contre 65% habituellement.
Ce sont principalement les projets américains qui sont en retrait, en partie compensés par les projets européens (Belgique, Suisse, Allemagne) tandis que les pays asiatiques (Chine, Japon) restent stables.
Pour la première fois, Lyon attire des projets de Russie et des Emirats Arabes Unis.
Les investissements se concentrent principalement dans « les secteurs d’excellence » spécialisés mis en avant par la ville : les activités tertiaires, les éco-technologies et industrie, les Sciences du vivant. L’attractivité lyonnaise se vérifie également dans l’immobilier d’entreprise avec 252 000 m2 de bureaux commercialisées en 2013, devant Barcelone, Milan ou Amsterdam.
Les métropoles, facteurs d’attractivité – Pour expliquer la baisse des investissements internationaux en France, Jacques de Chilly, qui fut commissaire à la Datar dans les années 90, estime que « la France a du mal à reconnaître le fait métropolitain et ses métropoles ».
Des deux raisons de ce mal-français selon lui, la première est bien connue avec le centralisme parisien qui fait de la capitale la seule dépositaire de « la marque France ».
La seconde raison concerne les relations privilégiées entre l’AFII (Agence Française pour les Investissements Internationaux) et ses partenaires, agences économiques régionales, qui pratiquent un intense lobbying : « l’AFII reconnaît les agences économiques régionales mais pas les métropoles », affirme le patron de l’Aderly qui, avec son collègue de Grenoble, sont les deux dirigeants d’Agences métropolitaines en Rhône-Alpes sans agence régionale.
« Les vraies partenaires de l’AFII sont les agences des métropoles. C’est là où se créent les métiers nouveaux, où sont les talents, les universités, les centres de recherche, etc, tout ce qui contribue à l’attractivité des villes et, au bout du compte, à la notoriété qui fait la différence au plan international », souligne Jacques de Chilly.
Le projet de future Métropole lyonnaise devrait, selon lui, booster un pôle métropolitain de 2,5 à 3 millions d’habitants à même de proposer une offre de parcs d’activité diversifiés. D’une façon plus générale, les métropoles devraient structurer leur club des agences de développement économique « Invest in French Metropolises », créé en juin 2013, afin de se faire entendre de l’AFII.
Régions
Notes
Note 01 Rebaptisée Aderly-Invest in Lyon. 31 personnes. Budget : 4,7 millions d’euros provenant principalement de la CCI (1,8 million), du Grand Lyon (1,5 million) et du département du Rhône (1 million). Retour au texte