La Poste française est en retard sur ses futures concurrentes européennes (la libéralisation totale du secteur est prévue pour 2009). C’est en substance le message délivré par le sénateur Gérard Larcher (UMP) dans un rapport d’information publié le 18 juin. Elle est notamment très en retard, estime le sénateur, sur l’adaptation de sa présence territoriale aux nouveaux flux humains. Son réseau, construit au début du siècle, se trouve aujourd’hui en inadéquation avec les lieux de vie. « Dans les villes de plus de 15 000 habitants (où vit 43 % de la population) il y a 29 boulangeries, 21 agences bancaires et 19 pharmacies, contre…. seulement 4 bureaux de poste ! », relève Gérard Larcher. Ce réseau inadapté, avec une très forte présence dans les communes rurales, représenterait un surcoût annuel de 750 millions d’euros par rapport à un réseau bâti selon des critères purement commerciaux.
Pour y remédier, il propose de fixer, par la loi, une norme d’accessibilité au service postal : au plan national, 95 % de la population en moyenne nationale doit se trouver à moins de 5 kilomètres et 20 minutes du guichet (file d’attente incluse). La Poste et les élus locaux seraient chargés de mettre en œuvre les orientations posées par la loi, à travers notamment les commissions départementales de présence postale territoriale. L’Etat mobiliserait en faveur des territoires les plus fragiles un « fonds de solidarité territoriale » destiné à « maintenir la présence postale là où l’aménagement du territoire l’exige ». Les élus locaux pourraient choisir « d’aller plus loin » que les normes de base, à la charge de leur collectivité. Enfin, il propose d’expérimenter les établissements « multi-sites », et de généraliser les « points poste », où tout le monde, de La Poste aux élus en passant par les commerçants et les usagers, serait gagnant.
Romain Mazon
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