A l’instar d’autres départements, le conseil général de la Manche s’engage dans le déploiement d’une infrastructure de fibre optique pour stimuler l’arrivée du haut débit. Le coût de ce BUS (Backbone universel de services) de 450 km est de 25 millions d’euros. S’appuyant sur les décisions du CIADT de juillet 2001, le département est le premier à avoir fait appel à RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, afin de déployer de la fibre plus rapidement et à moindre coût. Le résultat est spectaculaire : profitant de l’arrêt de la centrale de Flamanville, la pose de 95 km de fibre de Cherbourg à Saint-Lô s’est effectuée en 10 jours. Le conseil général bénéficie d’un droit d’usage de 15 ans pour 3 millions d’euros. La convention vient d’être définitivement validée par le Tribunal administratif qui, en entérinant la notion de « bien immeuble » pour la fibre louée, a autorisé le conseil général à payer RTE. D’un point de vue technique, les fibres sont enroulées autour du câble de garde (isolant) des lignes haute tension. 48 paires de fibres sont disponibles, RTE en gardant 4 pour ses besoins propres.
« Nous sommes dans une logique de réduction des fatalités, explique Jean-François Legrand, président du conseil général, notre département étant à l’écart des grands axes, routiers et autres. Avec des services télécom où le différentiel de prix va de 1 à 5, il faut vraiment aimer le pays pour s’y implanter ». Pour accroître la capillarité, le département examine les diverses solutions (Wi-fi, BLR, ADSL, satellite) de raccordement des clients finaux. Pionnière de l’expérimentation des courants porteurs en ligne (internet sur le réseau local d’électricité), la Manche entend développer cette technique : une expérimentation grandeur nature est programmée à Cherbourg en septembre.
Une délégation de service public sera prochainement lancée afin de choisir l’exploitant du réseau – qui sera achevé en 2004. Pour cela, Jean-François Legrand compte bénéficier des dispositions transitoires récemment votées au Sénat, qui permettent aux projets en cours de bénéficier de la sécurité juridique de l’ancien article L 1511-6 du CGCT.
Frédéric Moreau
Aménagement du territoire
Des NTIC à 400.000 volts dans la Manche
Publié le 04/07/2003 • dans : France
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