Quel était l’objectif de ce forum des collectivités locales européennes pour la Palestine ?
Le forum Dunkerque +10 avait pour objectif de faire le bilan des 10 dernières années de coopération décentralisées européenne avec la Palestine. Il s’agissait aussi d’imaginer collectivement les perspectives à moyen et long terme pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations locales et contribuer à la construction d’un état palestinien. 4 ministres palestiniens et Marilyse Lebranchu sont venus assister aux échanges. Plus de 400 participants issus de 15 pays différents se sont rencontrés dans une ambiance très positive. Tous ont signifié leur volonté de poursuivre la démarche au travers une déclaration commune.
Quelles évolutions ont eu lieu depuis votre dernier (et premier) forum il y a 10 ans ?
En 10 ans le nombre de villes participants a significativement augmenté. Plus de cinq cents collectivités européennes, dont 40 % de villes françaises sont aujourd’hui engagées dans des coopérations avec des villes palestiniennes. J’ai conduit récemment une délégation de 90 villes françaises à Hébron ! Par ailleurs la démarche est devenu vraiment européenne avec l’arrivée de villes Allemandes plus plus traditionnellement jumelées avec des villes israéliennes ou de villes des Pays-Bas et de la Norvège. Auparavant la coopération décentralisée européenne était surtout le fait de villes françaises, italiennes et espagnoles.
Quels sont les bénéfices de cette coopération décentralisée ?
La sortie du problème Palestinien passe par la coopération décentralisée. Quand les collectivités s’impliquent, cela interpelle les gouvernements. En construisant des échanges à partir des problèmes concrets sur lesquels elles travaillent, en favorisant le dialogue entre les peuples, les collectivités peuvent entrainer les gouvernements dans un processus de paix durable. Après la seconde guerre mondiale, pour pouvoir aller vers une réconciliation des peuples, ce sont les collectivités qui ont initié les jumelages avec l’Allemagne.
Et quels bénéfices pour les villes qui y participent ?
Ils sont multiples. Par exemple à Dunkerque notre coopération avec Gaza nous a permis de construire là-bas des choses concrètes (bibliothéque, aire de jeu, …). En retour cela nous offre une ouverture vers l’international et un échange culturel très riche. Nous recevons par exemple beaucoup d’artistes palestiniens.
Prochain rendez-vous dans 10 ans ?
Non. Pour imaginer collectivement des solutions nous nous sommes donné rendez-vous en 2014 à Iéna en Allemagne de l’Est. Et nous irons à Palerme un peu plus tard. Dans un contexte qui ne cesse de se dégrader pour les populations locales, il apparaît aujourd’hui indispensable de repenser, de renforcer, d’élargir et de mieux partager l’action des autorités locales européennes en Palestine.
(1) Michel Delebarre est également sénateur-maire de Dunkerque et président de la communauté urbaine de Dunkerque.