Fermer

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement

Menu

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement

Mémoire

Guerre de 14-18 – Les habitants associés au travail de mémoire

Publié le 12/11/2013 • Par Isabelle Verbaere • dans : A la une, France

reconstitution tranchée
J-P. Guerra
En 2014, la France célébrera le centenaire du premier conflit mondial. La commémoration s’annonce d’une ampleur exceptionnelle. Les initiatives sont diverses : participation de la population à un spectacle sur la vie dans les tranchées, appel aux dons d’archives privées, souscription pour restaurer un lieu de mémoire…

Ma Gazette

Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée

 

Pendant la Grande Guerre, 150 000 soldats sont morts au Chemin des dames. Afin que la population s’empare de ce souvenir, le conseil général de l’Aisne (voir encadré) lui a distribué des sachets de graines de bleuets à semer au printemps 2014. En effet, l’an prochain, la France célébrera le centenaire du premier conflit mondial. Cette commémoration s’annonce d’une ampleur exceptionnelle. Une multitude de manifestations se préparent.

Mobiliser des bénévoles – L’Etat a créé dans chaque département un comité du centenaire présidé par le préfet pour accompagner l’ensemble des projets. Les plus innovants ont décroché un label décerné par la mission du centenaire de la première guerre mondiale. Ce groupement d’intérêt public interministériel, placé sous l’autorité de Kader Arif, ministre délégué chargé des Anciens Combattants, (voir encadré) a été créé en avril 2012. Parmi les projets labellisés, certains exigent que la population retrousse ses manches.

« Regards de mémoire » est de ceux-là. 200 mètres de tranchées reconstitués avec leurs 16 postes militaires, 10 expositions, un film et un spectacle son et lumière, pour plus de 100 000 visiteurs attendus : c’est le pari lancé par l’association Les historiales, sur la commune de Pressins (Isère, 1 100 hab.). Ce projet a bénéficié de l’appui financier de la région Rhône-Alpes, du département de l’Isère et de deux communautés de communes : les vallons du Guiers (9 communes, 10 000 habitants) et la chaîne des Tisserands (4 communes, 11 000 habitants). Le montant réuni s’élève à 150 000 euros.

« 200 bénévoles du canton se sont réparti les tâches, s’enthousiasme Serge Revel, l’un des initiateurs de ce projet, vice-président du conseil général. Les uns sont chargés de creuser et d’aménager les tranchées, d’autres cousent les uniformes, d’autres encore préparent les expositions.

Une quinzaine d’associations culturelles et sportives locales, mais aussi d’anciens combattants nous ont proposé un coup de main pour gérer le site. » Celui-ci ouvrira ses portes le 1er mai 2014 et pour six mois. « Il existe une formidable dynamique dans la population autour de la Grande Guerre, poursuit Serge Revel.

L’association Les historiales a organisé, cet été, un spectacle son et lumière, Les Frères Joseph, ou l’histoire d’une famille emportée dans le grand bouleversement de la guerre de 1914-1918. Les 9 représentations ont attiré 7 500 personnes ! »

Rupture historique – Autre projet labellisé, basé sur la participation citoyenne, celui de la ville d’Alençon (Orne, 26 700 hab.). Elle a lancé un appel à ses habitants afin qu’ils participent à la reconstitution de la mobilisation générale du 2 août 1914, avec le concours de la délégation générale du souvenir français de l’Orne. « Il s’agit de faire prendre conscience à la population de la rupture historique que représente la Grande Guerre et à quel point cette date est un tournant dans l’histoire locale », explique Claude Victor, directeur du service logistique et événementiel. Et pour cause : la mort de 11 000 Ornais constitue l’une des causes du déclin de ce département rural au XXe siècle. Près de 3 500 ont été tués dès le 22 août 1914 à Ethe, en Belgique. « Nous avons invité les associations qui entretiennent la flamme du souvenir à Ethe à représenter les soldats français quittant la ville en uniforme, poursuit Claude Victor. Les habitants pourront participer au défilé avec des tenues et des attelages d’époque. »

Autre solution explorée pour mobiliser la population autour des commémorations : solliciter les archives privées. La mission du centenaire, les Archives nationales et la Bibliothèque nationale de France ont lancé un appel aux particuliers afin de numériser des documents datant de la période de la Grande Guerre. Cette collecte s’effectuera dans une cinquantaine de points, entre le 9 et le 16 novembre.

Toutefois, les archives municipales ou départementales n’ont pas attendu cet appel pour interpeller les particuliers. « Nous avons reçu une vingtaine de dons – lettres, carnets – depuis le début de l’année, détaille Claudine Pailhès, directrice des archives départementales de l’Ariège (152 000 habitants). En sollicitant la population, nous espérons lui faire prendre conscience que ces archives privées relèvent désormais de la mémoire et du patrimoine collectifs. Et que nous les confier est le meilleur moyen de les conserver et de perpétuer le souvenir. » En effet, chiffre édifiant, entre le recensement de 1911 et celui de 1921, la population de l’Ariège avait chuté de 12 % !

La ville de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine, 23 400 habitants) compte 162 noms sur son monument aux morts. Afin de les tirer de l’oubli, David Descatoire, responsable des archives municipales, décide en 2006 de publier une plaquette qui présente chacun de ces hommes. « Nous avons consulté de nombreuses sources et notamment les fiches des tués de la Grande Guerre mises en ligne par le ministère de la Défense sur le site mémoire des hommes (1), qui fournissent le nom, le prénom, la date et les lieux de naissance et de décès. Les fiches de recensement militaire conservées aux archives municipales nous ont fourni des informations beaucoup plus personnelles sur chaque appelé : son niveau scolaire, son métier, ses loisirs et sa description physique. »

Un appel est également lancé par l’intermédiaire du journal municipal aux habitants qui détiendraient des documents sur ces hommes. Des photos, des courriers ont ainsi permis de compléter le document. Une cinquantaine de familles au total ont collaboré à ce fascicule. Deux versions ont été publiées, en 2007 et 2009, et distribuées à 3 000 exemplaires. « Pour le centenaire, nous avons décidé d’en publier une troisième, remaniée, accompagnée d’une exposition à l’occasion des journées du patrimoine de septembre 2014 », ajoute David Descatoire.

Recensement mis en ligne – Durant la Grande Guerre, 16 000 Mosellans ont été tués. 90 % ont combattu du côté allemand. Ils ne sont donc pas inventoriés dans « Le Livre d’or du souvenir français ». En 2009, les archives départementales se sont lancées dans le recensement de tous les Mosellans morts au combat depuis 1870. « Nous avons bénéficié de l’appui très important de plusieurs membres d’associations généalogiques, d’historiens locaux et de particuliers intéressés par cette grande et belle mission, souligne Patrick Weiten, président du conseil général de la Moselle (1,05 million d’habitants). Nous comptons sur une participation active des citoyens liés de près ou de loin à la Moselle après la mise en ligne de ce recensement. Nous espérons en effet que, sur la base de leurs archives personnelles, ils pourront éventuellement compléter nos données, et ce, dès novembre 2014. »

Une dernière option consiste en l’appel au soutien financier. Elle a été choisie pour sauvegarder la mémoire du champ de bataille de Verdun. Le conseil général de la Meuse (193 900 hab), l’Office national des forêts et la Fondation du patrimoine ont lancé, au mois de septembre, une souscription nationale adressée aux collectivités locales, aux entreprises, mais aussi aux particuliers. « C’est le seul champ de bataille qui ait été préservé en l’état après le conflit en France, expose le colonel Alain Artisson, responsable de la mission histoire du département.

Il s’étend sur 10 000 hectares de forêt et compte de nombreux vestiges et monuments : deux forts, neuf villages détruits, l’ossuaire de Douaumont, où reposent 100 000 soldats non identifiés, une nécropole nationale, le mémorial de Verdun, etc. »

Les fonds récoltés permettront de préserver les vestiges du conflit (tranchées, ouvrages militaires) et de créer des chemins de mémoire tels la route des villages détruits. Ils permettront aussi de mettre en valeur la biodiversité exceptionnelle de cet espace reconquis par la nature…

« Un passage de relais à la nouvelle génération » – Kader Arif, ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens Combattants

« Il est important que les collectivités territoriales s’investissent dans les commémorations du centenaire de la première guerre mondiale. Elles sont un acteur essentiel de la politique de mémoire qu’elles font vivre sur tout le territoire national et que mon ministère tient à accompagner. La filière du tourisme de mémoire, atout économique majeur qui représente plus de 45 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, sans compter les retombées indirectes, doit aussi être davantage soutenue. Ce sujet sera au cœur des assises du tourisme de mémoire (2) auxquelles je participerai avec la ministre chargée du Tourisme.

Nous entrons dans un cycle mémoriel unique, avec le centenaire de la première guerre mondiale et le 70e anniversaire de la Libération. L’enjeu, c’est le passage de relais à la nouvelle génération, pour que la mémoire ne s’estompe pas. L’histoire du XXe siècle est tragique. Mais elle est faite aussi de fierté, de combats pour des valeurs qui nous rassemblent encore à ce jour, bien au-delà de nos frontières. L’ambition qui m’anime aujourd’hui, c’est que chacun ait à cœur de s’approprier et valoriser cette histoire, car elle est notre patrimoine mémoriel commun. »

Aisne 540 500 hab. – Sur la trace des poilus

« Nous aidons les particuliers à retracer l’itinéraire de leur aïeul combattant de la Grande Guerre, afin qu’un jour ils viennent visiter les lieux de mémoire », expose Franck Viltart, chargé de mission « centenaire de la Grande Guerre » au conseil général de l’Aisne. En 2007, le département a mis en ligne le portail « chemindesdames.fr » où l’on peut trouver des informations sur un soldat mort sur ce champ de bataille : parcours, lieux de sépultures, photos. Ce site reçoit 17 000 visiteurs chaque mois. Les archives départementales ont numérisé 571 registres matricules des conscrits des classes 1867 à 1930, pour un coût total de près de 47 000 euros.

Pour chaque soldat sont détaillés son état civil, son adresse, sa profession, ses caractéristiques physiques, ses états de service ainsi que des informations médicales. « Nous attendons l’autorisation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés pour mettre ces documents en ligne, précise Jean-Pierre Allard, responsable de la valorisation. Ces documents ont fait l’objet de 270 demandes écrites de consultation depuis le début de l’année. »

D’autres personnes les demandent en salle de lecture et viennent parfois de loin pour retrouver les traces de leurs ancêtres soldats. « Nous les guidons pas à pas dans nos différents fonds et présentons les autres sources disponibles », conclut Jean-Pierre Allard.

Le bilan – En aidant les visiteurs à retrouver la trace de leurs aïeux, le département suscite un tourisme de mémoire.

Références

Consultation des registres matricules

Les classes 1912-1921 couvrent les contingents militaires engagés dans la grande guerre. Un arrêté du 20 décembre 2012 autorise la libre consultation des registres matricules de ces soldats par dérogation au 2° de l’article L.213-2 du Code du patrimoine. (« Journal officiel » du 3 janvier 2013, p. 319, texte n° 20). Une quarantaine de départements ont déjà numérisé ces documents.

Notes

Note 01 www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr Retour au texte

Note 02 14 et 15 novembre, à Lille Retour au texte

2 Réagir à cet article
shadow
marche online

Aujourd'hui sur les clubs experts gazette

Nos services

Prépa concours

CAP

Évènements

Gazette

Formations

Gazette

Commentaires

Guerre de 14-18 – Les habitants associés au travail de mémoire

Votre e-mail ne sera pas publié

Isabelle

13/11/2013 03h28

Bonjour, J’exerce le métier de Coach Professionnelle en management dans un Conseil Général mais je suis aussi biographe… et ces aventures là ne peuvent que me séduire.. Pourrais-je y prendre part, de quelque manière que ce soit ?
Je vous remercie de votre réponse,
Très cordialement
Isabelle Gaillard

Sylviane THIBAULT

13/11/2013 05h25

je souhaite informer également que les français ont combattu en Italie en 1917-1918, notamment à Vittorio Vénetto, lors de la bataille du Piave : un massacre. Mon Grand Père y était. Il n’est pas revenu sain, mais il était sauf. Un mémorial français est d’ailleurs édifié avec tous les noms des combattants français tombé en ce mois d’octobre 1917

Commenter

Les informations à caractère personnel recueillies font l’objet d’un traitement par La Gazette des Communes du Groupe Moniteur S.A.S, RCS Créteil 403 080 823. Elles sont uniquement nécessaires à la gestion de votre commentaire à cet article et sont enregistrées dans nos fichiers. Pour exercer vos droits, vous y opposer ou pour en savoir plus : Charte des données personnelles.

Déjà inscrit(e) ?

Mot de passe oublié ?

Identifiant et/ou mot de passe non valides

Nous n’avons pas reconnu votre email, veuillez indiquer un email valide, utilisé lors de la création de votre compte.

Un message avec vos codes d'accès vous a été envoyé par mail.

Pas encore inscrit(e) ?

Inscrivez-vous pour accéder aux services de LaGazette.fr et à la gestion de vos Newsletters et Alertes.

M'inscrire gratuitement