La signature du contrat d’agglomération prévue le 4 octobre à Cherbourg-Octeville (44108 hab, Manche) a été reportée suite à l’annonce du départ de la compagnie britannique de ferries P&O (qui représente la moitié des passagers en transit dans le port de Cherbourg). Tous les élus locaux s’unissent pour demander des actions concrètes de l’Etat face à une situation grave. Ce départ, c’est « la goutte qui fait déborder le vase » après le récent dépôt de bilan d’une entreprise historique, Simon Frères, et les difficultés rencontrées par les CMN (Constructions mécaniques de Normandie). L’économie cherbourgeoise subit de profondes modifications depuis 10 ans et le bassin d’emploi souffre, y compris dans les secteurs clés comme la construction de sous-marins. La Direction des constructions navales a divisé par deux ses effectifs. « Le taux de chômage est de 10,5%, beaucoup de jeunes quittent la région (300 départs/an), plus de 3600 personnes dépendent des minima sociaux… Et parmi ceux qui travaillent, beaucoup doivent faire preuve d’une grande mobilité, » ajoute Jean-Michel Houllegatte, directeur de l’économie et de l’enseignement supérieur de la Communauté Urbaine de Cherbourg. Mais il y a des pistes de développement pour l’agglomération : la sous-traitance est en voie de diversification, de jeunes sociétés dynamiques font leurs preuves dans des filières comme celles de l’agroalimentaire et du nautisme, la maîtrise de procédés industriels liés au nucléaire peut être appliquée à d’autres secteurs, etc. Sans oublier les atouts touristiques du territoire et le port de Cherbourg a toujours vocation à devenir une étape essentielle dans les échanges maritimes, à condition de désenclaver la ville… La dynamisation de Cherbourg-Octeville ne pourra se faire sans un véritable engagement de l’Etat aux côtés des collectivités locales.
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