Le gouvernement et l’autorité de régulation des télécoms se sont montrées décidées à permettre plus rapidement l’accès internet haut débit à un prix compétitif à l’ensemble de la population française, y compris dans les zones rurales.
Aujourd’hui ce sont essentiellement les zones urbaines qui profitent de l’accès internet haut débit avec des offres commerciales concurrentielles, a souligné le ministre de l’Industrie Patrick Devedjian.
Au cours d’une table ronde organisée sur ce thème par l’Autorité de régulation des télécommunications (ART), le ministre de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire Gilles de Robien a prôné la technologie d’internet haut débit WiMax, alternative à l’ADSL, pour permettre aux collectivités locales de s’équiper elles-mêmes en haut débit.
Comme le Wi-Fi, le WiMax permet un accès sans fil à internet, mais promet des débits allant jusqu’à 70 mégabits par seconde pour des rayons d’action allant jusqu’à 50 km, soit neuf fois plus rapides que l’ADSL actuellement proposé au public.
Le WiMax est par ailleurs beaucoup moins coûteux à installer que l’ADSL. Cette technologie permet de raccorder sur un même territoire, par voie hertzienne, PME, services publics et clients résidentiels. Seul bémol, elle ne permet pas la diffusion de la télévision sur internet.
Les deux ministres ont souligné le rôle capital que doit jouer l’ART pour favoriser cette couverture maximale de l’internet haut débit comme le prévoit d’ailleurs le plan gouvernemental d’aménagement numérique du territoire (« Resho 2007 »).
Ainsi l’ART étudiera avec les ministères concernés les modalités d’attribution de licences d’exploitation WiMax aux collectivités locales. Celles-ci peuvent en effet être opérateurs télécoms depuis la loi sur l’économie numérique de juin 2004.
Patrick Devedjian a appelé à une « concurrence effective » dans les zones encore marginalisées où France Télécom est omniprésent. L’objectif de l’opérateur est de couvrir 90% de la population à la fin de l’année et 96% à la fin 2005 en ADSL.
Il a ainsi appelé à l’extension de la procédure de dégroupage, procédure qui permet aux concurrents de France Télécom, c’est-à-dire les opérateurs alternatifs comme Free, NeufTelecom, Tiscali, d’accéder à l’utilisateur final et de faire des offres commerciales concurrentielles. Or les zones dégroupées sont pour l’essentiel des agglomérations où la densité de population permet des retours sur investissements plus rapides.
Le président de l’ART Paul Champsaur a mis en garde les collectivités locales contre des tarifs trop bas qui pourraient entraver la concurrence.
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