On nous avait promis un « choc de simplification ». Le projet de métropole du Grand Paris, adopté le 23 juillet 2013 à l’Assemblée nationale, et devant le Sénat à partir du 2 octobre, est incontestablement un choc mais sans simplification. Le choc, c’est de vouloir créer un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) centralisateur et technocratique, marquant un retour vers le passé sur le plan institutionnel.
Paris y sera hégémonique et écrasera la légitimité des communes de première couronne, cellules de base de la démocratie de proximité. Quelle sera l’efficacité de la métropole éloignée du terrain et déconnectée de la vie quotidienne de 6,6 millions de Franciliens ? Le choc, c’est de voir l’Ile-de-France coupée en deux, avec une métropole du Grand Paris concentrant tous les pouvoirs, 85 % de la population et une majorité d’entreprises, et le conseil régional gérant des pans entiers de territoires de grande couronne abandonnés.
La métropole ? La région ! – En résumé, la complexification, c’est maintenant ! Le millefeuille administratif francilien s’épaissit d’un nouvel EPCI, de conseils de territoire et d’une conférence métropolitaine regroupant la région et les départements.
500 élus métropolitains viendront s’ajouter aux 134 conseillers généraux de première couronne, aux 163 conseillers de Paris et aux 208 conseillers régionaux. Cette réforme aura des conséquences coûteuses pour le contribuable. Pourquoi ne pas considérer que la région pourrait être la métropole en renforçant son action en liaison avec des villes regroupées au sein de communautés d’agglomération de 300 000 habitants ? Si le principal objectif de la réforme est de résoudre la crise du logement autant donner clairement cette compétence au conseil régional afin de mettre en cohérence les politiques d’habitat et de transport.
Pour réussir la réforme de la gouvernance territoriale francilienne, il faut tirer profit de l’expérience, des réussites et de la cohérence de ses territoires, des intercommunalités qui se battent avec succès, à l’instar de la communauté d’agglomération Grand Paris Seine Ouest (1), pour défendre parallèlement la compétitivité de la région capitale, les services publics locaux et la qualité de vie des Franciliens.
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Notes
Note 01 Grand Paris Seine Ouest regroupe Boulogne-Billancourt, Sèvres, Issy-les-Moulineaux, Chaville, Meudon, Vanves et Ville-d’Avray. Retour au texte