Réagissant aux appréciations et aux propositions formulées par Pierre Méhaignerie, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Philippe Laurent, président de la commission des Finances de l’Association des maires de France, estime « que le procès ainsi fait aux collectivités locales est à la fois infondé et injuste ».
« Si les concours financiers aux collectivités locales représentent aujourd’hui le premier poste de dépense de l’Etat, c’est parce que celui-ci – et le Parlement avec lui – l’a voulu ainsi, en instituant sans cesse dégrèvements et exonérations, en particulier sur la taxe professionnelle », rappelle Philippe Laurent. « Les élus locaux, eux, n’ont jamais rien demandé de tel ».
« Le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, qui a participé à ces détournements depuis des décennies, ancien élu local important lui-même, brûle aujourd’hui ce qu’il a adoré hier », estime Philippe Laurent. « Après avoir été partisan éclairé de la décentralisation, il veut maintenant mettre les collectivités locales sous tutelle par des mesures brutales qui vont à l’encontre de la réponse nécessairement souple aux besoins quotidiens des Français ».
Selon le président de la commission des Finances de l’Association des maires de France, « l’Etat serait sans aucun doute mieux inspiré de mettre l’énergie consacrée à détruire les libertés locales à mener une véritable réflexion de fond visant enfin à doter le secteur public local d’une fiscalité plus juste, plus moderne, et mieux adaptée aux véritables capacités contributives des contribuables ».
« Il est fort peu probable, ajoute Philippe Laurent, que l’avenir de la qualité des services collectifs que les Français apprécient et dont ils ont besoin se situe hors du champ d’activité des pouvoirs locaux. Affaiblir ceux-ci, c’est porter un mauvais coup à notre modèle de société ».
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