Les initiateurs de la pétition « Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans » ont demandé mercredi 10 mai au gouvernement de « renoncer à édicter, dans le projet de loi sur la prévention de la délinquance, une détection précoce de troubles comportementaux chez les enfants ». « Il est erroné sur le plan scientifique et dangereux sur le plan familial et social d’établir le moindre lien prédictif entre des difficultés psychiques de l’enfant et une évolution vers la délinquance », ajoute le collectif « Pasde0deconduite » dans un communiqué.
« Toute mesure législative qui serait fondée sur une telle corrélation abusive enfermerait les enfants en développement dans le carcan d’un regard prédictif catastrophique » et « entraverait lourdement les actions de prévention », mettent en garde les psychiatres, psychologues et pédiatres à l’origine de la pétition lancée fin janvier sur internet.
Alors que le projet de loi sur la prévention de la délinquance doit être présenté mercredi devant les commissions des Lois et des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, ils s’inquiètent d’un « mélange des genres entre soins psychiques, soutien éducatif et relation d’aide d’une part, et prévention de la délinquance d’autre part ».
Un tel mélange des genres conduirait « à une rupture de la confiance des familles entre les institutions d’accueil et de prise en charge, ce d’autant plus que la remise en question du secret professionnel est à l’ordre du jour », poursuivent-ils.
En trois mois et demi, la pétition a réuni plus de 179.000 signatures de professionnels de la petite enfance et d’autres personnes opposées à des projets de détection précoce de troubles du comportement pour prévenir la délinquance. Les initiateurs de cette pétition demandent à être reçus par les ministères de la Santé et de l’Education pour discuter « hors de tout contexte lié à la politique de sécurité, des moyens d’améliorer la prévention et les soins aux enfants ».
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