Des maires de droite comme de gauche, réunis pour les assises des villes de banlieue mercredi à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ont unanimement refusé le pouvoir de sanction que leur donnerait le projet de loi de Nicolas Sarkozy sur la délinquance des mineurs.
« Nous refusons que soit inscrit dans la loi la perspective de voir les maires devenir des délégués du procureur qui prononceraient des sanctions comme la mise sous tutelle des allocations familiales », a déclaré Jean-Pierre Balduyck, maire de Tourcoing et président du FFSU (Forum français des sécurités urbaines).
Claude Dilain, maire PS de Clichy-sous-Bois et hôte de la réunion, s’est placé sur la même ligne: « ne mélangeons pas les choses, nous ne sommes ni policiers ni juges », a-t-il dit.
« On risquerait de subir l’influence des lobbies sécuritaires », a jugé Maurice Charrier, maire PCF de Vaulx-en-Velin,
Xavier Lemoine, maire UMP de Montfermeil, qui s’est fait remarquer en prenant un arrêté interdisant les rassemblements de plus de trois jeunes dans sa commune, invalidé par la justice, a lui aussi refusé tout pouvoir de sanction.
Seul Rodolphe Thomas, maire UDF d’Hérouville-saint-Clair, a fait entendre une voix légèrement discordante, se déclarant « d’accord pour participer à une instance de sanction » à condition qu’elle soit « collégiale et que chacun assume ses responsabilités ».
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