Confusion, défiance, prime au secteur privé… Interrogés dans le cadre du premier baromètre de la confiance dans la parole publique(1) réalisé en partenariat avec l’association Communication publique(2), les Français se montrent sévères avec les organismes publics.
À la question : « Diriez-vous que les organismes publics sont tout à fait, plutôt, plutôt pas, ou pas du tout crédibles lorsqu’ils s’expriment sur les sujets suivants : culture, social et lutte contre l’exclusion, logement et urbanisme, économie et emploi… ? », seuls 20 % des sondés estiment que les organismes publics sont « tout à fait crédibles » ou « plutôt crédibles » quand ils parlent d’économie et d’emploi, 36 % quand ils parlent social et lutte contre l’exclusion, 38 % quand ils parlent sécurité alimentaire et sanitaire.
Et, à l’opposé, ils sont 76 % à être jugés crédibles quand ils parlent culture et 67 % quand ils parlent transports et infrastructures.
Le privé plus crédible sur l’économie et l’emploi – Sur les mêmes sujets, mais cette fois-ci en comparant la crédibilité de la parole publique à celle de la parole privée, on obtient les résultats suivants : 36 % quand les organismes publics parlent social et lutte contre l’exclusion vs. 32 % quand la parole est portée par le secteur privé, 20 % quand les organismes publics parlent économie et emploi vs. 41 % quand la parole est portée par le secteur privé.
Si le constat est particulièrement sévère pour l’Etat – qui ne recueille que 27 % de taux de confiance à la question « Pour chacun des organismes suivants, diriez-vous que vous leur faites tout à fait, plutôt, plutôt pas, ou pas du tout confiance ? » – et les ministères, qui obtiennent, globalement, 28 %, il est plus clément, tout en étant moyen, pour les acteurs de proximité.
Ainsi, les villes recueillent 64 % de taux de confiance, les départements 59 %, les régions 58 % et les intercommunalités 51 %. De leur côté, les établissements culturels obtiennent 89 % et les établissements scientifiques 87 %.
Surtout l’Etat et les ministères – Les résultats de ce baromètre soulignent également que les personnes les plus diplômées font davantage confiance aux organismes publics et placent le public plus fréquemment devant le privé. « Peut-on parler d‘une fracture ? N’est-ce pas un signe supplémentaire de mouvements profonds qui traversent les citoyens ? » interroge l’association Communication publique. Par exemple, la confiance dans les villes est de 69 % pour les bac + 2 et plus, et de 64 % pour les personnes détenant un diplôme inférieur au bac.
Commentant les résultats dans leur ensemble, Joëlle Vaucelle, directrice de la communication du GIP Net-entreprises.fr et secrétaire générale de Communication publique, a déclaré : « Les résultats de notre baromètre sont clairement préoccupants mais potentiellement mobilisateurs, si on les analyse avec un peu de recul et de lucidité. »
Références
Thèmes abordés
Notes
Note 01 Sondage réalisé par internet du 9 au 16 avril 2013, auprès d’un échantillon de 1 007 Français représentatifs de la population française (soit après les aveux de Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget). Retour au texte
Note 02 Fondée en 1989, présidée depuis 2009 par Bernard Emsellem, directeur général délégué de la SNCF, l’association Communication publique regroupe environ 300 responsables de communication des institutions publiques, dont des collectivités territoriales. Retour au texte