Les agences métropolitaines (1) ont créé à Lyon le 18 juin 2013 « un cercle d’influence et de collaboration » et se positionnent clairement comme des acteurs incontournables de l’attractivité et de la compétitivité françaises dans l’économie internationale. « Alors que la France s’essouffle et malgré une conjoncture internationale plutôt défavorable, l’attractivité de ses métropoles est en hausse », constatent les directeurs d’agences de développement mais aussi Jean-Pierre Letartre, Président d’Ernst & Young France, qui était à Lyon pour présenter le baromètre de l’attractivité 2013.
« Dans la France qui décroche, les métropoles accrochent, elles sont le développement du futur» a-t-il souligné. En 2012, les implantations internationales en France (471) ont diminué de 13% (-20% pour les emplois), essentiellement en raison de la moindre attractivité de l’Ile de France, passée du 6ème au 10ème rang des capitales les plus attractives du monde. Dans le même temps, toutes les métropoles françaises, avec plus de 300 nouvelles implantations, dont 200 internationales, sont de plus en plus prisées par les investisseurs. A Lyon, l’Aderly a enregistré son record d’implantations en 2012 (71 entreprises, dont les 2/3 internationales), soit une augmentation de +18% (+38% pour les emplois).
Tradition centralisation française – Conclusion des dirigeants des agences économiques métropolitaines : « signe d’une tradition centralisatrice persistante, la France peine à faire émerger d’autres métropoles que Paris en dépit des ressources régionales très marquées ».
A l’inverse, les deux pays devant la France, 3ème pays d’accueil de projets d’investissement, sont ceux qui ont misé sur une pluralité de centres métropolitains, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Pour les membres d’Invest In French Metropolises, les métropoles ont tous les atouts (infrastructures, innovation, centre de recherche, etc) de l’attractivité nationale mais souffrent d’un déficit de notoriété. L’objectif du club sera d’affirmer le poids des métropoles dans les politiques et organisations chargées de les renforcer et d’assurer leur promotion collective au niveau européen et international.
Une concurrence organisée – Le club va également permettre de développer les collaborations existantes entre les agences économiques. « Nous sommes parfois en concurrence sur des dossiers en France, mais nous évitons la compétition quand l’une des métropole en lice s’impose naturellement en raison de sa spécialisation territoriale » explique Robert Ghilardi de Benedetti, directeur de Bordeaux Invest, qui accueillera le premier siège tournant d’Invest in French Metropolises , susceptible de s’ouvrir à quelques autres grandes villes. Quant à la proposition du rapport Queyranne sur la réduction du nombre des agences économiques à une seule par région, les directeurs d’agences (dont certaines ont la région dans leur conseil) y sont opposés. Ils plaident pour la plus grande visibilité des métropoles que celle des régions dans le choix des investisseurs et pour une collaboration complémentaire avec les agences régionales orientées davantage vers les aides à l’export et les subventions.
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